conte-nous ta mort ☩ Quand j’y repense, ma mort est misérable. Bien évidemment, il n’y a pas véritablement de belle mort, digne et courageuse. Toute mort est une tragédie en soit et j’ai du mal à imaginer un groupe d’experts type « American Idole » jugeait le décès par une croix rouge ou un carrée bleu. Quoi-que, avec les débilités qu’ils arrivent à créer ces derniers temps sur le poste, ça pourrait être un bon concept d’émission. Enfin bref, je m’égare du sujet. Depuis quelques jours je le sentais roder autours de moi. Qui ? Ce gars bizarre que j’avais ignoré à la sortie du travail il y a quelques jours. Je n’avais pas bien vu son visage - en fait je m’en fichais - mais il n’avait l’air qu’un de ces pauvres types complètement paumés qui se sentent l’obligation de ruiner une journée en venant implorer un café, un resto’ ou un numéro de téléphone. J’y étais un peu habitué et, avec le temps, j’avais réussi à ignorer complètement ce genre de gars. Depuis ce soir là, il me suivait un peu partout. Alors, au début, ça m’a fait bizarre, j’ai faillis appeler les policemen mais petit à petit, les jours passant, sa présence ne semblait plus autant nuisible qu’avant. Bon, bien sur, se faire suivre partout ce n’est pas l’éclate totale mais, les jours passants, je trouvais la présence de cette ombre derrière mon dos sécurisante. Je pouvais traverser les pires quartiers de Londres, fréquenter les pires boites, je savais que mon noir protecteur était juste derrière moi. Prenez moi pour une folle, mais après deux semaines d’harcèlement pur et simple, ma tête se frottait à une envie irrépressible d’inviter à diner mon stalker. Le syndrome de Stockholm peut être. Bref. Ayant encore un peu de jugeote dans mon petit cerveau, j’oublia vite cette idée. Je n’avais même pas vu son visage, et puis .. il pouvait être un psychopathe, ou pire … un laideron. Or de question de prendre un tel risque.

Quelques semaines après ces événements, mon psychopathe avait disparu, je n’avais plus derrière moi cette ombre protectrice et terrifiante qui m’avais accompagnée quelques temps. Est-ce que j’allais m’en plaindre ? Non. Mais je pouvais essayer !

Enfin, arriva ce soir là. Il commençait à se faire tard, il était 20heures et nous étions en plein hiver, si bien qu’il faisait déjà tout noir dans la capital britannique. Des flocons de neige tombait du ciel et venait se coller aux nombreuses vitres de la bibliothèque, vide depuis quelques minutes. Dans mon coin, je rangeait minutieusement les quelques livres que j’avais lu en cette froide journée - ma vitesse de lecture avait considérablement augmentée depuis que je « travaillais » dans cette bibliothèque. Toutes les lumières de ma zone était encore allumée, il y avait autours de moi cette étrange et confortable ambiance de bibliothèque, mélange de poussière et de lumière tamisée. Normalement, je n’aurais pas dû être là mais la veille un responsable m’avait engueulé, remarquant avec raison que mon travail était de ranger les livres et non pas de les lire. Bien que je n’avais pas prit l’avertissement au sérieux - ce travail ne représentait pas grand chose pour moi - je devais rester un peu plus tard ce soir là pour rattraper un peu mon retard. Les heures passèrent ainsi, dans le calme le plus complet d’une bibliothèque fermée. 21heures, 22heures, 23heures passèrent. Jetant un oeil dehors, je remarqua que les réverbères commençaient à s’éteindre - réduction de budget - dans les rues avoisinantes, vides elles aussi. J’allais surement rentrer dans le noir. Chose qui ne m’effrayait pas spécialement. Je suis beaucoup de chose mais « peureuse » n’en fait pas partie.

Décidant de finir le travail le lendemain, j’attrapa sur ma chaise mon lourd manteau d’hiver. Il était vert, vert foncé, à la base c’était un manteau d’homme mais je me sentais si bien dedans que j’avais finis par l’acheter. J’enfila également une grosse écharpe couleur rouge et or, bon ce n’était pas très assorti mais c’était mon écharpe préférée. Prête pour affronter le froid, je commença, lentement, à éteindre toutes les lumières que j’avais laissé allume pour travailler. Une fois la dernière lampe éteinte, je me retrouva dans le noir presque complet. Seul de longs faisceaux de lumière provenant de la lune et passant par les grandes fenêtres de la bâtisse éclairés quelques peu mon chemin.

Je me dirigea alors vers la porte de service, la grande porte était bien trop difficile à fermer pour pouvoir l’emprunter. Je traversa les rayons d’histoire naturelle, de science, d’art et je me retrouva finalement dans le dernier rayon, le plus lointain de l’entrée principale du bâtiment. Soudain, j’entendis un bruit, pas un énorme son lourd marquant la présence de quelqu’un, non. Plutôt un craquement. Me retournant quelques secondes, je leva les épaules et j’accusa les gros meubles en bois qui devaient s’étirer la nuit. J’aurais dû réfléchir un peu plus. Car, à peine m’étais-je retourné pour reprendre mon chemin qu’une main, puissante, m’agrippa l’épaule et me plaqua au sol. J’étais là. Bloquer sous la masse de l’homme - car c’était sans aucun doute un homme - à plat ventre. Je ne pouvais plus bouger. D’un geste sec et ferme, il leva la belle jupe rouge que je portais à ce moment et passa une main froide sous mes collants noirs. Je n’arrivais plus à bouger. Je n’arrivais plus à ouvrir la bouche. J’aurais voulu crier mais rien ne sortait de ma bouche. Je souffrais en silence, comme emprisonner dans mon propre corps. Je ne pouvais rien faire.

Tout d’un coup, je sentis la pression se relâcher. Alors que, je pouvais à nouveau bouger, j’entendis un bruit sourd, quelque chose venait de tomber. Me retournant, dos contre terre, j’essaya de distinguer ce qu’il se passait dans l’obscurité, les chaudes larmes coulant de mes yeux n’aidant pas à voir quelque chose. Après quelques secondes de confusion, j’arriva à distinguer deux formes. Une par terre et une autre sur elle lui assénant coup de point sur coup de point. Je reconnus directement la capuche usée de cette dernière personne. C’était lui. Mon ombre protectrice. Mon psychopathe. Il était en train de rouer celui que je supposais être mon agresseur de coup. Profitant de la bagarre, je trainant ma carcasse entre deux rayons. j’espérais secrètement que les deux hommes m’oublient et passent à autre chose. J’entendis alors de nouveaux bruits sourds. Quelqu’un tapait violemment contre le rayon à ma gauche. Tapant, tapant encore. Des livres commençaient à tomber de l’énorme meuble en bois massif. Très vite ce dernier commença à tanguer. On tapa, et tapa encore contre la bibliothèque. Comme paralysée, je ne compris pas tout de suite que, pour vivre, il allait falloir que je bouge de là. J’aurais dû réagir plus vite. Quand je compris enfin la nécessité de me mouvoir hors du danger imminent, c’était déjà trop tard. Le gros meuble en bois commença une chute lente, elle me paressa interminable mais n’avais duré que quelques secondes dans la réalité. Je regarda cette montage s’approchait de moi, petit à petit, espérant esquiver. Non.

Par manque de chance ou tous simplement par ce que c’était mon destin, ce fut le coin du meuble qui vint à la rencontre de mon visage. Le choc fut violent. Mais ma mort fut rapide et sans bavure. Une seconde j’étais bien vivante, paralysée à la vue de ce monstre me tombant dessus, la seconde suivante j’étais bel et bien morte. Une marée de sang s’écoula alors de mon crâne recouvrant petit à petit mes cheveux leur offrant une teinture, certes gratuite mais pas extrêmement pratique. Mon beau manteau vert commença à virer au rouge, l’or de mon écharpe s’échappa pour laisser toute sa place à l’autre couleur dominant ainsi, par ce fâcheux hasard, la bataille des couleurs. Le sang s’écoula, encore et encore, glissant entre mes doigts, recouvrant la couverture de ce livre que j’avais agrippé en ultime protection. De quoi parlait-il déjà ? De quelque chose de merveilleux j’espère …

que penses-tu du pays des merveilles actuel ? ☩ 
Si j’avais dû choisir le nom de cet endroit, il ne s’appellerait pas « pays des merveilles ». Oh bien sûr, ici et là, souvent même, on peut s’extasier devant de magnifique paysage, de merveilleuses fleures, des espèces jusqu’alors inconnues de la conscience humaine. Mais, il est clair que cet endroit ne vas pas bien. Il tombe en ruine. Ce ne sont parfois que des détails. Des maisons complètement ravagées, des fleurs qui pourrissent, des arbres donnant des fruits verts de champignon, des animaux dont on ne saurait dire si ils sont vivant ou mort. Toutes ces petites choses qui montrent que, loin des merveilles dont on peut apprécier la beauté, ce monde part totalement en cacahuètes.

Ce n’est pas totalement pour me déplaire. J’ai toujours préféré vivre dans le chaos. Oui j’apprécie grandement la beauté de certain lieu, l’imagination de certaine zone, le caractère grandiose de certains châteaux. Mais, pour le reste, je préfère le Pays des Merveilles comme ça. Une zone ravagée, ou en train de l’autre où des animaux tel que moi se battent pour leur survie. C’est en fait tous ce dont j’ai toujours rêvé : me battre pour ma survie. Comme un animal enragé, comme un chien montrant les dents pour défendre son territoire. Mon territoire ici c’est ma vie, mes objets, ma zone de confort. Loin de moi l’idée de me faire des amis ici, sauf si cela m’est purement nécessaire.

Je crois que je n’attend rien du pays des merveilles. Et, en échange, lui il attend de moi que je survive, le plus longtemps possible. Peut être pour l’alimenter. Le faire manger. Pour mettre du charbon dans une machine à rêve, à fantasme. Si ce monde tombait en ruine, alors il ne fallait rien attendre de lui mais être comme lui, des ruines marchant à travers ce monde cherchant désespérément à survire.


et sinon, tu dois bien avoir un endroit préféré en ce lieu, non ? ☩ Il y a bien cet endroit, dans la forêt ou dans une forêt. Tout y est sombre, noir, obscure. Je ne sais pas pourquoi mais depuis ma mort, je me sens plus à l’aise là où je suis invisible. Ou du moins cachée. J’ai l’impression d’avoir un avantage, pouvant sortir de ma cachette à n’importe quel moment pour apparaitre devant des monstres sans défenses ou des aventuriers trop perdus pour comprendre ce qui leur arrivent. Je ne suis pas une pro de la baston, alors autant mettre en action mes avantages physiques. Je suis plutôt fine et pas très grande, les endroits sombres et noirs sont donc les plus propices à ma survie. Car oui, je ne choisis pas mon « endroit préférée » par rapport à sa beauté, son décor ou sa quantité grande ou non d’aliment comestible mais pour son environnement permettant de maximiser mes chances de survies.

C’est étrange, mais, pourtant, je trouve cet endroit tout de même beau. Les nombreuses branches d’arbres tordues forment un décor bizarre, étrange, qui me rappelle les circonstances de ma mort ce qui est, à ma plus grande surprise, quelque chose de plus ou moins réconfortant. Encore le syndrome de Stockholm ?

☩ De manière générale, il ne faut jamais se fier aux apparences. C’est une des premières choses que j’ai apprise lorsque j’entra dans la bibliothèque qui marqua ma dernière résidence. Ce conseil vaut aussi pour moi. J’ai peut être l’air mignonne, fragile, saisissable comme ça mais ce serait se fier à la couverture du livre. Ce qui, en tant que professionnel n’est vraiment pas un conseil que je peux vous donner.  
☩ Je sais plus ou moins me servir de mon pistolet. A mon arrivée au Pays des Merveilles, j’ai jugé indispensable de m’entrainer à tirer, ce qui m’a value d’être poursuivie pendant trois jours entiers par des Fous du Thé. J’avais, accidentellement bien sur, brisé plusieurs de leurs tasses en essayant de viser un arbre non loin d’eux. Au premier regard je ne les avait pas remarqué et ce n’est qu’au bruit de porcelaine éclatant sur elle même que je remarqua leurs présences. Autant vous dire que je fais très attention aujourd’hui lorsque je m’entraine. Je mets un point d’honneur à m’entrainer quelques heures - au moins une - chaque jours.
☩ Je ne suis pas très « compagnie » d’aventuriers. Lorsque le travail, quelqu’il soit, doit être fais à plusieurs, j’y mets une mauvaise volonté monstre. Je suis très solitaire, et je n’aime ni la présence de mes congénères, ni les longues discussions - interminables - ne menant à rien de plus que du blabla sans intérêt. C’est l’une des raisons pour laquelle j’affectionne généralement plus les « gros bourrins » que les frêles petites choses - tous sexe confondu.
☩ On ne peut me faire confiance que lorsque je n’ai pas d’autres choix. Je ne suis pas quelqu’un de déloyal par nature mais ma survie et ma personne m’importe plus que la survie des autres. Nous sommes déjà mort une fois - en tout cas c’est ce que j’ai compris - et une fois c’est déjà pas mal. C’est bon, j’ai pu l’ajouter à mon CV, je ne souhaite pas spécialement revivre l’expérience. Ainsi, je chercherais toujours à faire passer mes intérêts avant ceux qui m’accompagnent, même si il faut les utiliser dans ce but.  Bien sur, de prime abord je ne laisse rien montrer de ce côté de ma personnalité, il faut bien que les gens me trouvent un quelconque intérêt.  
☩ Mon inventaire post-mortem n’est pas très glorieux. Je recense deux gros livres que j’ai agrippé fermement après ma mort dont un concerne les plantes médicinales d’Europe centrale et l’autre les contes et légendes d’Europe de l’Est - Je ne sais vraiment pas à quoi ils vont me servir -, mais également mes clefs d’appart’ avec un petit couteau suisse en porte clef, mes lunettes de soleils (que j’avais oublié dans une des poches intérieurs de mon manteau depuis un bon bouts de temps), quelques stylos, un paquet de chewing-gum, un paquet de cigarette - je ne fumes pas vraiment mais j’aime bien en offrir -, un briquet et un ipod à moitié déchargé. Pas glorieux hein ?  
☩ Je n’ai pas de but précis depuis mon arrivée au Pays des merveilles - je n’en avais pas plus avant ma mort me diriez-vous avec raison - et je n’en cherches pas spécialement un. Je veux vivre (ou survivre comme disait Balavoine) le plus longtemps possible et dans les meilleurs conditions possibles, je n’hésiterais donc pas à voler, à racketter, à marchander, à faire chanter ou à menacer qui que ce soit. Je suis un peu un chien errant qui n’a d’autres buts que d’errer encore et encore.  
☩ Me « faire des amis » ne fait pas partie de mes spécialistes. Je suis une fille plutôt avenante et souriante mais j’ai beaucoup de mal à m’imaginer dans une relation amicale avec qui que ce soit. M’avoir ou me vouloir comme amie est une entreprise qui demandera effort et patience. C’est pour cela que, je le sais, les amis ne seront pas légion. C’est pas grave, j’en ai pas vraiment besoin pour vivre après tout. Et puis les Fous du Thé pourraient m’apprécier si je pouvais leur ramener certaines feuilles spéciales …  
☩ Je suis très possessive, j’ai tendance à défendre mon os comme si ma vie en dépendait, et parfois elle en dépendait. Ainsi, mes affaires seront mes joyaux de la couronne tout au long de mon existence dans le pays des merveilles. Mes amis, rares seront-ils, seront ma propriété pleine et entière, même si ils ne le voient pas comme çà. Je les défendrais coûte que coûte non pas à cause des sentiments que je pourrais avoir pour eux - ça c’est accessoire - mais pour protéger ce qui m’appartiens.
☩ Je suis né avec une cuillère en or dans la bouche. Mais, et même si je garde une haute estime de moi-même, je ne me vois pas comme une privilégié, ici au pays des merveilles, comme dans ma vie passée. Mon histoire, courte par mon jeune âge, ma montrée qu’on ne pouvait vivre sous la réconfortante tutelle de son illustre famille pour toujours et qu’il fallait prendre son envol à un moment ou à un autre. En aucun cas je ne ferais valoir ma noblesse de sang ou mes droits de part mon statut social. De toute façon, au pays des merveilles tous le monde retombe sur un pied d’égalité. Ca je l’ai compris dès mon arrivée.  
☩ J’ai horreur. Horreur. HORREUR de devoir choisir un camp, une partie. Je me sens neutre dans la vie. Je ne veux être membre d’aucun groupe, d’aucune forme. Je veux virevolter ici et là, aidant ce jour ceux là et le lendemain les autres. Sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Même dans les pires situations je ferais jouer ma neutralité la plus pure pour ne pas avoir à faire de choix trop cornélien qui me mettrais dans des situations peu enviable. Je suis comme un cerf-volant, je vais où le vent m’emmène.  

ue nous sommes vilains tu dois te dire ! Pourtant, ce petit message n'est qu'à titre d'information - histoire de te prévenir. Parce que oui mon petit lapin, ça va faire une semaine que tu as lancé ta fiche, celle-ci n'étant pas finie, il te reste encore une semaine pour le faire. Attention à toi malgré tout, parce que si tu dépasses ton premier délai, tu n'auras pas droit à un deuxième - et oui, parce que deux semaines, c'est largement suffisant, m'après si t'as une raison en béton genre pc mort, soucis irl on comprendra et on pourra t'offrir des jours en plus. ALLEZ. TU VAINCRAS. Sinon on t'envoie du thé bouillant dans la face.