conte-nous ta mort ☩
La fenêtre était ouverte.
Dehors il faisait doux, il y avait une légère brise d’été qui venait se perdre dans mes cheveux. La lune brillait, et les étoiles aussi.
La fenêtre était ouverte.
A côté, Timothée se perdait dans un livre. Je ne voyais que la lumière de la lampe, le halo un peu rouge.
La fenêtre était ouverte.
Je ne savais pas pourquoi j’étais là, au lieu d’être avec lui. Il faisait trop étouffant dans la pièce, l’air me faisait du bien.
La fenêtre était ouverte.
Observer le ciel immense, sans fin. Timothée dit souvent que je suis une étoile, échouée sur terre. Moi je ne veux pas être une étoile. Ça brille trop fort une étoile. C’est trop lointain, une étoile.
La fenêtre était ouverte.
Moi je crois que je suis un oiseau. Mes plumes sont transparentes, mes ailes sont invisibles. Mais elles sont là quand même. Moi je suis un oiseau déguisé en petite fille.
La fenêtre était ouverte.


   que penses-tu du pays des merveilles actuel ? ☩
Je le savais. Je lui avais dit. J’avais dit – Timothée, tu sais, je suis un oiseau. Je sais que ça ne se voit pas, mais je suis un oiseau, et je peux m’envoler. Il avait dit – Non, tu es une étoile, et les étoiles ça ne vole ça. Les étoiles, ça tombe seulement. Je ne voulais pas être une étoile, moi. Si Timothée était là, il verrait. Il saurait que c’est moi qui avais raison, que j’étais un oiseau pour de vrai, pas une menteuse, pas une illuminée, mais un oiseau. Je n’étais pas tombée, moi. Je m’étais envolée.
C’est un drôle d’endroit ici. Je n’y comprends rien. Mais quelle importance au fond ? Depuis quand le monde a-t-il besoin d’un sens quand il suffit qu’on lui en donne un ? Moi, j’aime bien me perdre dans ces contrées inconnues, sans qu’on ne me regarde et que les yeux disent – Elle est folle. Je ne suis pas folle, je suis un oiseau.
Ici c’est étrange, mais on dit que je suis étrange aussi.
Je suis un oiseau et peut-être que j’ai volé jusqu’à une étoile. Jusqu’à une autre planète ?
Je le savais. Je savais que je m’envolerai.


   et sinon, tu dois bien avoir un endroit préféré en ce lieu, non ? ☩
J’aime me perdre, parfois, dans la forêt luminescente.
Me faire toute petite, assise contre la souche d’un arbre immense, cachée entre ses racines.
Attendre, et observer les couleurs changer à l’approche de la nuit.
Regarder les feuilles s’illuminer, et se sentir lumineuse moi aussi.
Comme si je faisais partie de la forêt et que j’évoluais avec elle.
Savoir ne pas dire un mot, pour ne pas gâcher une seule seconde.
Rester éveillée, jusqu’à ce que mes yeux se ferment.
Les rouvrir au petit matin dans une forêt ordinaire.
La quitter sans un bruit.
Ça ne pouvait pas être un pays des merveilles sans merveilles.

   ☩ Qu’elle soit oiseau ou étoile, Astrée n’appartient pas au monde réel. Elle semble avoir été parachutée de nulle part et n’a jamais réellement vécu en adéquation avec les autres. Elle était trop absente, trop lunaire, trop stellaire, à la fois trop transparente et trop brillante. Astrée a toujours été dans un décalage constant avec tout ce qui l’entourait, décalage qui finit par se retrouver ici, malgré ce qu’on pourrait croire.
☩ C’est qu’elle est naïve, Astrée. Elle n’est pas une fille naïve un peu bécasse, non, mais plutôt d’une naïveté qui frôle la folie. Elle croit tout ce qu’on lui raconte, certes, mais ne cherche pas à savoir si c’est possible ou non. Elle se laisse berner sans mal parce qu’elle ne remet jamais en question ce qu’on lui dit, pour la bonne raison qu’elle ne comprend pas pourquoi on voudrait lui mentir. Et puis, l’invraisemblable lui semble possible.
☩ Astrée fait souvent l’effet d’une petite ingénue. Incapable d’imaginer ni de distinguer le mal chez quelqu’un, elle accorde sa confiance systématiquement et considère qu’il faut toujours voir la bonté dans chaque être. Elle ne se méfie de personne, a une vision très idéalisée des choses. Elle pense que le monde est rose et a tendance à toujours trouver des excuses aux gens qui se comportent mal, que ce soit avec elle ou avec les autres. Les choses ont un côté nettement plus inquiétant, il faut l’avouer, quand elle manque de se faire attaquer par une créature sauvage vers laquelle elle ira naturellement en se désolant de voir qu’elle manque autant d’affection.
☩ Elle a sans doute une bonne étoile qui veille sur elle, Astrée, parce qu’elle s’en sort toujours, malgré les situations périlleuses dans lesquelles elle se jette la tête la première et desquelles elle réchappe sans même avoir pris conscience du danger.
☩ Astrée flotte. Elle ne marche pas, elle sautille. Elle semble faite pour l’espoir, ou bien l’espoir est fait pour elle. Dotée d’un optimisme à toute épreuve, elle voit avant tout le bon côté des choses et refuse de se morfondre.
☩ Astrée pardonne toujours, même aux gens qui lui ont fait du mal. Elle est facilement blessée, Astrée, mais elle se relève toujours dans un rire, balaye les larmes d’un sourire. Elle n’est pas fragile, malgré tout ce qu’on pourrait penser, avec ses grands yeux bleus et son corps frêle. Parce qu’il est facile de lui faire du mal et d’écorcher son cœur, mais on ne peut pas la briser. Elle se plie mais ne se casse pas.
☩ Astrée a beau avoir l’air d’une petite chose fragile et incapable de faire quoi que ce soit, elle a quelques atouts qui lui permettent de s’en sortir. Elle ne fait pas preuve de sang froid, mais comme elle ne remarque généralement pas le niveau de danger, elle ne s’inquiète pas et reste donc parfaitement calme. Sa naïveté innocente a le don d’étonner et de prendre au dépourvu, ce qui donne donc un avantage – à la durée limitée, certes, mais tout de même.
☩ Astrée aime se promener et explorer. Elle prend le temps de bien voir les choses, si bien qu’elle se révèle plutôt douée pour trouver des vieux objets sans aucune utilité dont plus personne ne veut, mais aussi de quoi se nourrir.
☩ Elle aime beaucoup la musique. Elle n’a jamais su jouer d’un quelconque instrument, mais elle aurait voulu faire du piano. Les mélodies la fascinent, elle voudrait savoir attraper les notes et les coucher sur une partition.
☩ A défaut d’avoir un talent pour la musique, Astrée en a un pour le dessin. Ses croquis prennent vie sous ses yeux, alors qu’elle les regarde d’un sourire un peu absent, comme si elle les voyait déjà s’agiter sur la feuille.  

Elle n’a pas laissé de mot, mais Timothée n’en attendait pas. Il ne veut pas revoir son écriture tremblante d’enfant qui lui fera monter les larmes aux yeux. Il ne veut pas voir les traces de son absence partout dans l’appartement. Sa brosse à dents est encore là, à côté de la sienne. Son livre est resté ouvert. Sa tasse de thé, jamais finie, n’a pas bougé de la table du salon. Mais il n’y a plus la trace de son corps dessinée dans les draps. Il n’y a plus de petits mots, tous les matins sur le frigo. Il n’y a plus de dessins qui traînent un peu partout.
Astrée est partie.
Elle ne se serrera plus contre lui en lui murmurant – J’ai froid, réchauffe-moi, empêche moi de devenir glaçon, s’il-te-plait. Garde moi contre toi pour toujours. Elle ne s’arrêtera plus caresser tous les chats errants qu’elle rencontre. Elle ne surgira plus derrière lui en criant – Je t’ai eu ! Elle ne tombera plus du canapé, en voulant s’élancer vers lui alors qu’il vient de rentrer. Elle ne plissera plus le nez en voyant quelque chose qui lui déplait. Elle ne jouera plus à la funambule sur les bords des trottoirs. Elle ne trempera plus ses pieds dans les fontaines. Elle n’aura plus cette petite voix engourdie, avant de tomber de sommeil.
Astrée est partie.
Il ne savait presque rien d’elle. Il ne savait pas qu’elle était née à Douvres, et qu’elle avait vécu près des grandes falaises blanches presque toute sa vie. Il ne savait pas qu’elle était prête, parfois, à s’y jeter, parce qu’elle étendait les bras, le vent s’engouffrait dans sa robe et elle se serait envolée. Il ne savait pas qu’elle venait d’une famille presque ordinaire, au père adulé mais absent, perdu en mer et en territoires inconnus dont les noms faisaient toujours rêver Astrée. Il ne savait pas qu’un jour, alors qu’elle avait dix-neuf ans, son père avait envoyé une lettre qui disait Je ne rentrerai pas. Il savait seulement qu’elle était partie, qu’elle s’était enfuie dans les rues de Londres, laissant derrière elle une mère et un petit frère. Il savait qu’elle avait erré à droite à gauche, sans savoir rien faire, la tête trop dans les nuages pour pouvoir se faire à la vie réelle. Il savait juste qu’il l’avait croisée un jour, assise au bord de Regent’s canal, et qu’il était tombé amoureux de ses yeux ciel.
Astrée est partie.
On le lui avait dit. On l’avait prévenu. Il n’avait pas écouté. Il la voyait danser devant ses yeux et il n’imaginait pas qu’un jour, elle puisse disparaître pour de vrai. Il pensait que c’était un jeu. Quand elle se faisait fumée pour mieux glisser entre ses bras, il croyait que c’était pour de faux. Il ne la regardait jamais autant que quand il l’allongeait sur le lit. Alors il scrutait ses yeux, et sa peau. Elle était si frêle qu’on aurait dit qu’il allait l’écraser. Il avait peur qu’elle disparaisse sous lui, tant elle était inconsistante. Elle était transparente, elle l’avait toujours été. Mais elle n’était pas fantôme invisible, celui qu’on ne voit plus car les yeux passent à travers. Au contraire, elle brillait. Elle semblait flotter au-dessus du sol, pas tout à fait là ni tout à fait absente. Elle s’effaçait de ce monde. Elle avait quelque chose de léger et d’éthéré. C’est ce qu’il avait aimé chez elle. Il l’avait regardée pour ça. Pour les nuages qu’elle avait au fond des yeux, et la douceur dénuée de tristesse qui se dégageait de ses gestes. Il l’avait aimée pour ça. Parce qu’il voulait la sauver, parce qu’il voulait l’empêcher de couler. Mais il n’avait pas compris qu’on ne sauvait pas les filles comme ça. Parce qu’elle ne coulait pas, non, elle s’envolait. On lui avait dit qu’on n’aime pas les filles aériennes sorties de nulle part qui s’évanouissent en un instant sans laisser de traces, les yeux perdus et la tête ailleurs repartie vers d’autres horizons de nuages de coton. Elle lui échappait sans cesse parce qu’il ne possédait que des fragments d’elle.
Fragments d’ailes.
Il lui avait construit une cabane, un refuge, et il avait cru qu’elle resterait. Il avait cru qu’il suffisait d’empiler les couvertures et les coussins pour faire un nid. Mais il n’avait pas compris que les oiseaux repartent toujours. Ce n’était pas un nid, c’était une cage. Il avait laissé la porte ouverte parce qu’il pensait l’avoir apprivoisée assez pour la garder. Et puis un jour, elle avait sauté.
Astrée est partie.
L’étoile est tombée.

   pseudo sur internet ☩ buckshot. prénom ☩ juliette. âge ☩ dix-neuf ans. comment t'es arrivé(e) ici ? ☩ par bazzart. tu penses quoi de tout ça ? ☩ c'est très joli ici, l'idée me plait beaucoup, et j'apprécie aussi beaucoup l'interactivité - le côté des points, des interventions dans les rps, tout ce qui change beaucoup des rpgs habituels. d'ailleurs, j'étais Euthéa Xylander, sur l'ancienne version   . le code ☩ Dans Harry Potter tu crois ? Toujours est-il que Weaver 1.0 approuve !    un dernier mot ? ☩ plein d'amour        (et je suis ouverte à toute proposition de liens   )
   

J't'en prie ma belle, c'est sincère. J'ai super hâte de la voir évoluer au pays des merveilles.     Et je pense que le groupe s'impose solo héhé.   

lors comme ça, t'es convaincu(e) que tu peux survivre ici, toi, petit tas de viande ? Vraiment ? Oh, très bien, tu pourras pas dire qu'on t'a pas prévenu, c'est à tes risques et périls de t'aventurer dans cet univers douteux. Qui plus est, tu veux savoir le meilleur ? Tu m'rappelles énormément quelqu'un qui habitait ici, qui appréciait ce monde malgré ses mauvais côtés, on dirait que t'es alice, c'est étonnant comme les esprits peuvent se croiser. Quoi qu'il en soit, ces êtres ne sont plus là et c'est bien pour une raison, mourir une fois c'est une chose, claquer une deuxième fois et ici, c'est une autre histoire. Pour commencer, avant de t'offrir le repos du guerrier, tu vas devoir recenser ta face de rat, parce que certes les dieux du forums sont multi-fonctions mais il faut que tu bouges un peu toi aussi ! Ensuite, tu pourras en toute innocence te diriger vers les liens, les rps, c'est toujours plus amusant de butter du monstre à deux, ou plus, non ? Ceci étant fait, tu pourras toujours par extension, te créer une autre âme en peine, parce que plus y'a de fous, plus ça rigole dans les couloirs ! Et pour finir ? Rien, si ce n'est gaffe à ta tête qui peut bien vite tomber. (au cas où tu l'aurais pas remarqué, nous t'offrons 10 points pour ta validation, sicépabo ça ?)

Le staff de WHYDA te souhaite bon amusement, bon RP et bon décès !