conte-nous ta mort ☩ Ma mort a été à la hauteur de ma vie. Vide. Ridicule. Invraisemblable. Le travail. L’odeur de peinture chimique dans les narines, le collègue qui me sortait des conneries à côté de moi pendant qu’on faisait bouger nos rouleaux sur le mur. La radio à côté de nous qui diffusait ce tube en boucle. Mon collègue qui bougonne. « Z ‘en ont pas marre de cette saleté ? Peux pas changer de chaîne ? ». Une sangle mal attachée, et mon corps qui tombe de l’échafaudage. Le vide qui m’enveloppe, le vent qui soulève mes cheveux, les derniers airs de la radio qui inondent mes oreilles. Because I’m happy. Les mains de mon collègue qui se tendent en ma direction, il n’a pas eu le temps de m’attraper.
Le choc est dur. Brutal. Mes os se brisent. Pas un hurlement. Pas un cri. Pas un mot. Le sol est froid. Mon corps le devient.
Foutue radio. Foutue chanson. Foutu collègue.

que penses-tu du pays des merveilles actuel ? ☩ Après la mort, on a ça ? Je pensais que tout s’arrêterait, comme ça, d’un coup. Je n'ai pas été déçu, au contraire. Ce monde me convient bien plus que le précédent, celui où j’étais vivant. Ici au moins, je sens que ce que je fais a un sens. Il me faut survivre. Avant rien n’avait de sens, ici si. Je m’y sens bien, malgré tout ce que l’on peut dire sur cet endroit, malgré les points négatifs. Le seul endroit où je me suis jamais senti chez moi. Ici, je peux devenir quelqu’un. Ici je peux me perdre à tout instant et mourir à tout autre. Et que demander de mieux que cela ? Une vie bien loin de la routine ennuyante et vide de mon autre vie ? Et qui sait, si ici, c'est une sorte de purgatoire... peut-être la trouverai-je quelque part...

et sinon, tu dois bien avoir un endroit préféré en ce lieu, non ? ☩ La crypte de la chenille. J’aime m’y perdre des heures durant, ou peut-être sont-ce des jours ou seulement des minutes, je ne sais pas. C’est à elles que je pense. A avant. A mon passé. A mon avenir. Je me complais dans la réflexion, je cherche à voir ce que j’aurai pu changer et ce que j’aurai du changer. Parfois je fume. Parfois je pleure. Parfois je me prends à essayer de mourir à nouveau. Parfois je me laisse entourer par la fumée. Et je reste seul. Je laisse la fumée du narguilé m’entourer. Je regarde les couleurs danser, je me fiche du danger alentours. Je ne pense plus qu’à la fumée qui s’engouffre dans mes poumons.

☩ parents absents, mère morte en couche, père qui travaillait trop, pour ne pas dire à son fils à quel point il le voyait comme coupable de la mort de sa femme. Culpabilité exacerbée sur la mort de la mère, de l’absente, cette femme inconnue qu’il a longtemps adulée. ☩ a sans cesse en tête la chanson « happy » de Pharrell Williams depuis qu’il est arrivé, puisque c’était la chanson qui passait à la radio au moment de sa mort. ☩ n’a jamais regardé ni lu de porno. Ne supporte pas l’image qui est donnée du sexe et de la femme de manière générale. N’a aucun respect pour les femmes qui ont d’elles l’image que la société veut leur donner, parce qu’ils les respectent trop, tout en les détestant tellement, les voyant comme les responsables de sa douleur. ☩ Le jour où Darren a appris la mort de sa première épouse, il a également appris qu’elle était enceinte. Et que le bébé était mort. Il n'a jamais voulu d'enfant suite à cela. A commencé à parler à cet enfant mort depuis, lui racontant sa vie, celle de sa femme, en imaginant celle que l'enfant aurait pu avoir. Une manière pour lui de faire son deuil. ☩ l’homme au volant de la voiture qui a causé la mort de sa femme était d’origine étrangère, par généralisation, il a développé une xénophobie exacerbée. ☩ passe la majorité de son temps non travaillé à lire les grands classiques, sa culture est immense, mais il le cache aux yeux de ses collègues, les seules personnes qu’il côtoie, afin de rester un ‘pauvre type’ à leurs yeux… n’est-ce pas ce qu’il est au fond ?. ☩ cachait un penchant pour l’alcool durant les dernières années de sa vie, ce qui est le plus difficile à vivre ici, l’absence d’une bonne bouteille le soir, d’un verre de whisky, et de deux trois glaçons ☩ a une peur panique de décrocher le téléphone, ce qui le poussait à le débrancher purement et simplement chez lui avant. Bien évidemment, il ne possédait pas de portable. ☩ depuis sa mort, ses peintures ont commencé à se vendre, certaines à des prix très élevés. La gloire après la mort, comme souvent, il n’en saura jamais rien. ☩ a développé une passion féroce pour le narguilé noir.  

rtiste.
Bohème.
Anti-conformiste.
Anarchiste.
Hippy.

Tu vois, ça c’était moi. J’avais les cheveux longs, et je prenais des trucs sans vraiment savoir ce que c’était. J’avais des rêves plein la tête, des projets plein les poches. Je voulais le monde à mes pieds, je voulais tout envoyer bouler, je voulais devenir quelqu’un et quelqu’un de bien. Et tu vois ce que je suis devenu au final ?

Un vieux con.

Voilà ce que je suis devenu. Et tu sais pourquoi je suis devenu comme ça gamin ? Parce que mes rêves, ils sont morts. Enterrés. Je courais après des chimères, et je les ai laissé m’échapper. Mes rêves sont morts, parce qu’un jour tu dois te réveiller. Un jour, tu te rends compte que malgré tous tes principes et tes beaux discours, t’as un loyer à payer. T’as les courses à faire. Et t’as une femme à nourrir. Tu sais pas trop comment elle est arrivée dans ta vie, mais elle se réveille tous les matins à côté de toi. Tous les matins, tu trouves ses cheveux dans la douche, et tous les soirs tu trouves son corps pour te combler. Et tous les jours, tu vois son sourire et tu comprends que tes principes, tu n’en as plus rien à foutre, parce que la seule chose qui compte encore à tes yeux, c’est ce sourire ; c’est la seule chose pour laquelle tu veux te battre. Son sourire. Ses petits yeux rieurs. Elle n’est pas la plus belle de toutes, mais elle est celle qui compte, tu vois gamin ? Elle a les dents trop écartés et un œil qui louche légèrement. Elle a des cheveux qui ne tiennent pas en place et cette façon de pincer son nez quand elle rit. Et toi, tu veux continuer à voir tous ces putains de petits défauts. Tu ne veux plus que ça au monde. Alors tu abandonnes tes rêves, tu abandonnes tes projets et tu fais tout pour qu’elle reste à tes côtés. Parce que les rêves, c’est bien beau, mais c’est pas la vie. C’est pas réel. Mais elle… Elle. Elle est réelle. C’est elle, c’est tout. Tu veux être son héros. Tu veux être son tout. Tu veux être ne serait-ce qu’une infime partie de ce qu’elle est pour toi. Mais t’es jamais assez.


Sauf que t’arriveras pas à la sauver. T’étais pas là le jour où cette putain de voiture, elle est venue. T’étais pas là le jour où ce type a appuyé sur la mauvaise pédale parce qu’il avait trop bu. Et elle… Elle, elle disparaît. Son sang coule sur sa robe. A peine. Suffisamment. Il ne coule plus dans ses veines. Et tu te mets à les détester tous, gamin, parce qu’ils te l’ont enlevée. Parce qu’ils ont enlevé la seule chose pour laquelle tu te battais. Ils ont effacé son sourire. Ils ont pris le tien en même temps, gamin.




J’étais qu’un gamin quand elle est morte. On me disait veuf. Je me disais mort. Je n’étais plus rien.

+ . +

Après elle, aucune n’est à la hauteur. Mais j’ai essayé quand même. J’ai trouvé Helen. Ou plutôt Helen m’a trouvé. Je ne sais pas ce qu’elle m’a trouvé d’ailleurs.

+ . +

Aucun son n’est sorti de ma bouche depuis des jours. Je ne réponds pas à ses appels, je ne réponds pas à ses questions, je ne l’écoute même pas quand elle me raconte sa journée. Je ne l’écoute pas quand elle me demande ce que je veux manger ce soir. Je ne l’écoute pas quand elle m’engueule. Je ne l’écoute pas quand elle ne parle plus. Alors elle monte le son de la télé à fond. Elle sait que je déteste ça. Elle sait que j’ai des migraines. Elle s’en fout. Elle veut juste que je réagisse.
« Tu n’as rien mangé ce soir. Tu n’en as pas marre de me faire la gueule comme ça ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? ». « Rien. » Alors elle se met à hurler. Elle ne comprend pas. Ce n’est pas ce qu’elle fait qui me dérange, c’est ce qu’elle est. C’est son être tout entier qui m’insupporte. La voir se battre pour sauver notre couple, c’est pire que tout. Ça m’écœure. Elle m’écœure. « Fous-moi la paix » que je lui dis. Elle veut pas. Elle m’emmerde. « Fous-moi la paix Helen ». Elle veut pas. Je me lève, je dois quitter cette pièce, son odeur commence à inonder mon cerveau. J’ai envie de vomir. Elle m’attrape le bras, elle veut me retenir, elle hurle, elle se met à pleurer, elle me supplie de lui parler, de lui dire ce qui ne va pas, de lui dire comment sauver notre couple. « Il n’y a rien à sauver » je lui dis. Elle me tire vers elle, mes pop-corn tombent par terre et s’écrasent sur le tapis du salon. Je les regarde tomber doucement, en faisant un plop léger. Elle pleure complètement cette fois. Elle me dit qu’elle m’aime et qu’elle est prête à tout pour sauver notre mariage. « Je ne te supporte plus ». Un murmure. Un aveu. A peine prononcé. Les larmes qui arrêtent de couler sur son visage. Ce n’est plus de la rage, c’est de la douleur qu’elle ressent. Elle comprend enfin. Elle comprend que je vais partir. Que je vais la quitter. Que je vais quitter cet appartement. Que je vais quitter cette vie. Elle comprend qu’elle me donne envie de vomir. Elle comprend que les pop-corn au sol m’importent plus que les larmes sur ses joues. Elle comprend enfin. Je finis le dernier pop-corn qui restait au fond du bol, celui-là n’est pas tombé ; je lui mets le bol entre les mains, je quitte la pièce et je prends ma veste. La porte se ferme dans mon dos. Je ne remettrai plus les pieds dans cet endroit. Je ne reverrai plus Helen que le jour de signer les papiers.



Je ne sais pas pourquoi je viens de la quitter.

Je l’aime trop. Je ne m’aime pas assez. Je ne sais pas. Je ne sais plus.

+ . +

Des fois, je me demande pourquoi je continue à vivre. Mes rêves sont piétinés. Ma raison d’être envolée. Mon identité floutée. Ce que je suis, ce n’est jamais toutefois ce que je voudrais être. Je ne suis qu’un pauvre con. Qu’un pauvre vieux. Qu’un solitaire. Qu’une victime de la solitude.

Et pourtant je les ai aimées…

+ . +

pseudo sur internet ☩ ça dépend des fo, généralement on prend un diminutif de mon pseudo, mais sinon Chrys. prénom ☩   . âge ☩ 21. comment t'es arrivé(e) ici ? ☩ j'espionnais en douce sur bazzart depuis un moment . tu penses quoi de tout ça ? ☩ wow, le contexte est top, le design est magnifique, bref vous déchirez quoi. le code ☩ Si vous l'êtes.     un dernier mot ? ☩ mot.

Autant pour moi Ta fiche, c'est simple, je l'adore!    Le personnage est fantastique, ton style d'écriture est superbe, il fait passer les émotions et ancre ton histoire dans la réalité. J'adhère.  

lors comme ça, t'es convaincu(e) que tu peux survivre ici, toi, petit tas de viande ? Vraiment ? Oh, très bien, tu pourras pas dire qu'on t'a pas prévenu, c'est à tes risques et périls de t'aventurer dans cet univers douteux. Qui plus est, tu veux savoir le meilleur ? Tu m'rappelles énormément quelqu'un qui habitait ici, qui appréciait ce monde malgré ses mauvais côtés, on dirait que t'es la chenille, c'est étonnant comme les esprits peuvent se croiser. Quoi qu'il en soit, ces êtres ne sont plus là et c'est bien pour une raison, mourir une fois c'est une chose, claquer une deuxième fois et ici, c'est une autre histoire. Pour commencer, avant de t'offrir le repos du guerrier, tu vas devoir recenser ta face de rat, parce que certes les dieux du forums sont multi-fonctions mais il faut que tu bouges un peu toi aussi ! Ensuite, tu pourras en toute innocence te diriger vers les liens, les rps, c'est toujours plus amusant de butter du monstre à deux, ou plus, non ? Ceci étant fait, tu pourras toujours par extension, te créer une autre âme en peine, parce que plus y'a de fous, plus ça rigole dans les couloirs ! Et pour finir ? Rien, si ce n'est gaffe à ta tête qui peut bien vite tomber. (au cas où tu l'aurais pas remarqué, nous t'offrons 10 points pour ta validation, sicépabo ça ?)

Le staff de WHYDA te souhaite bon amusement, bon RP et bon décès !