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Les conséquences de la première INTRIGUE de WHYDA, c'est par ici ! :proud: :cat:
N'hésitez pas à REMONTER WHYDA sur bazzart ou prd :hin: :fox:

Ce n'est pas parce que le forum a une annexe sur les troubles qu'il est obligatoire de jouer un personnage malade.
UN SAIN D'ESPRIT c'est tout aussi bien. :rabbit: What a Face
Il est obligatoire de BIEN lire les annexes, auquel cas le staff vous mordra les fesses. :ivil:
Nous n'acceptons pas les pseudos à initiales - retournons aux origines simplistes les enfants. :aw:
Entre autre, pour continuer sur les pseudos, les prénoms trop excentriques (drogue, alcool
:chaat: ou autre totalement improbable) sont INTERDITS, merci de rester réalistes. :chaat:
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 memory comes when memory's old ► LEW

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Danny Weaver
Danny Weaver

❝ la mort imprévue fait partie de la vie, il faut bien l'accepter ❞

✢ DENTS PERDUES : 1174
☩ CERVELLES GAGNÉES : 3696
✢ ARRIVÉ AU PAYS LE : 06/05/2014
✢ PSEUDO : radioactive fish
✢ AVATAR : heath ledger
✢ CREDITS : sugar slaughter, wild hunger
✢ AGE DU PERSONNAGE : vingt huit ans, vingt-huit, joli nombre s'il s'en faut, vie trop courte s'il en est
✢ JE SUIS : une chenille avec une chicha, paye les conseils et fumée gratos
✢ DANS TES POCHES : couverture en plumes de jubjubs, lanterne lucioles (encore 15), potions répare-tout (6), somnicakes (6), et un fragment d'une dent du morse dont les propriétés lui sont encore inconnues -elle a au moins le mérite d'être un peu classe-
✢ TA VIE : 54/100
✢ ANCIEN METIER : barman, l'ironie de l'alcoolisme
✢ LOCALISATION : crypte de la chenille, tant qu'à faire, à ruminer dans un coin, ou pourquoi pas à la rivière sanglot, c'est selon l'humeur
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If heaven has any plagues beyond what I can drum up, let it wait until your sins are piled high and then hurl them down on you, you destroyer of a whole world of peace ! May conscience eat away at your soul constantly. May you suspect your true friends of being traitors and take the worst traitors as your closest friends. May you never sleep a wink except to dream of a hell full of ugly devils.
NOUVEAUTÉS ICI:

✢ JE EST UN AUTRE : l'allemand chelou
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MessageSujet: memory comes when memory's old ► LEW   memory comes when memory's old ► LEW EmptyVen 27 Juin - 23:45


uncover our heads and reveal our souls

D
anny voyait les haies défiler, à l'identique, étirées par la vitesse de sa course. Tout semblait similaire, tout, il avait l'impression de tourner en rond, de revenir sur ses pas, et pourtant, il fuyait toujours. Il n'avait pas le choix, il le savait, il en allait de sa vie. Il n'avait aucune idée de l'endroit où il allait, pas la moindre, et avait ce sentiment de ne pouvoir échapper à la machine infernale dans laquelle il était entré. Pourtant, il s'arrêta net dans sa course. Son cœur loupa un battement, puis un deuxième, et peut-être même trois ou quatre autres. Mais ce n'était pas le moment pour la pompe de lâcher, il fallait qu'elle continue à faire circuler tout ce sang, sous peine que la machine entière s'arrête définitivement. Alors, Danny s'était arrêté, probablement encore un peu plus mort à l'intérieur, parce que Lew était là. Pas les mirages dont il avait l'habitude, non, car cette vision de Lew, il n'aurait pas pu la crée tout seul, il en était convaincu. Lew.

Danny ne savait pas trop ce qui l'avait poussé à pénétrer dans ce labyrinthe. On avait tenté de le dissuader, de lui dire que tout était dangereux, ici, que l'endroit pullulait de bestioles mortelles, et Danny, lui, il avait haussé les épaules. Concrètement, il n'avait rien à perdre. Rien. Même sa vie, il n'y tenait pas plus que ça ; il s'était suicidé peu de temps auparavant, enfin, il lui semblait que son suicide remontait à peu, seulement, impossible d'en être sûr. Toujours était-il que le labyrinthe, il ne le connaissait pas. Et il se devait de quadriller l'endroit du mieux qu'il le pouvait, il explorait ce pays inconnu, parce qu'il cherchait avec toute l'énergie du désespoir un coin plus tranquille que les autres. Après tout, les conditions étaient optimales ; il avait récemment fait un tour au Village Champignons, et avait mangé plus que les derniers jours. Pour une fois, son ventre ne criait pas à l'aide, et il avait pu bénéficier d'une nuit de sommeil plutôt correcte -si on faisait abstraction des cauchemars-. Alors, le moment était idéal pour aller à la rencontre de nouvelles contrées, juste histoire de vérifier qu'il ne passait pas à côté d'un Eden, même si cet espoir s'amenuisait de jour en jour dans son esprit. Après tout, n'était-il pas vain de chercher un quelconque repos dans la mort ? Dans cette mort, tout du moins. Et puis, Danny devait bien l'avouer ; de ses journées, il n'avait pas grand chose à faire, si ce n'était explorer, survivre, et trouver de quoi s'alimenter. En bref, quitte à être sans cesse sur ses gardes, autant mêler le désagréable à l'utile.
Et pourtant, pourtant, on lui avait dit de ne pas pénétrer au travers du grand labyrinthe. On l'avait prévenu, on l'avait mis en garde. Sauf que Danny, il n'avait plus peur de grand chose en ce bas monde. Et il avait soupiré, indifférent aux avertissements. Comment croire des gens qui ne connaissaient rien d'autre que leur nom, et à peine ? Comment croire des gens dont il ne restait plus rien à l'esprit sinon quelques vagues souvenirs d'une vie d'antan ? Il était impossible de faire confiance à ces gens-là, ceux qui passaient leur mort à fabuler et à conter des histoires morbides. Alors, du mieux qu'il avait pu, Danny avait tenté de ne pas prêter attention aux rumeurs qui circulaient sur le labyrinthe. Bien sûr, une petite voix en lui lui criait de se méfier, de ne pas traîner, de partir rapidement, de dégager parce que rien n'était rassurant. Mais la voix la plus impétueuse en lui lui hurlait plus fort encore de parcourir les galeries, et de chercher un sens à tout ceci, car au fond de lui, il savait qu'il ne faisait pas tout ça pour rien. S'il était intuitif, Danny, il n'en savait rien. Mais cette intuition là, elle ne lui faisait pas défaut, il en était sûr. Et pourtant, tout était si irrationnel... Mais ce pays, après tout, ne l'était-il pas tout autant ?

Et puis, il était devenu trop tard pour regretter ; derrière lui, c'était un mur à présent, l'échappatoire n'était plus possible. Les haies étaient trop hautes et trop denses pour simplement songer à passer au dessus, alors Danny avait dégluti, livré à lui même, comme d'habitude. Tout était oppressant, mais il ne fallait pas, il ne fallait pas qu'il se décourage. Après tout, lui seul pouvait trouver le chemin du retour. Jolie métaphore de ta vie, Danny. Alors, il avait marché, peu rassuré. Il n'avait que ça à faire, de toute façon. Marcher, marcher, jusqu'à tomber sur la raison du pourquoi il était ici, parce qu'il en était sûr, il le sentait jusque dans le fond de ses tripes ; il y avait une raison à cette exploration, elle n'était pas gratuite. En dépit de ce qu'il essayait de se faire croire, il n'avait aucun intérêt à découvrir cette région. Il avait déjà trouvé des coins plus paisibles, et le château, le château qui surplombait le domaine, il n'annonçait rien de bon. Alors, Danny suivait la seule chose qui tenait encore à peu près debout chez lui ; son instinct, qui était devenu son unique repère.
Sauf qu'au bout d'une bonne heure de marche, il avait senti la terre trembler sous ses pieds, à intervalles réguliers. Il n'eut même pas besoin de chercher la raison à ces secousses, il la connaissait déjà. Le Bourreau, comme on l'appelait. De ce qu'on lui avait dit, il s'apparentait plus ou moins à une carte, ceci étant qu'elle faisait plusieurs mètres de haut. Mais surtout, il chassait, il tuait tout sur son passage. Et Danny ne voulait pas mourir, il ne voulait plus, pas maintenant, pas maintenant alors que son être tout entier l'appelait à continuer pour trouver ce qu'il avait à trouver. Alors, Danny s'était mis à courir. Il lui fallait trouver une sortie, il lui fallait trouver quelque chose, n'importe quoi, n'importe quoi qui puisse lui sauver la mise, ou n'importe quoi qui pourrait lui donner une raison de vivre la mort. Il le savait, quelque chose d'important se trouvait ici, et cette intuition s'emparait de lui, le secouait dans tous les sens et faisait monter en lui une dose d'adrénaline de plus en plus intense. Non, non, le Bourreau ne l'attraperait pas, pas aujourd'hui, il avait d'autres chats à fouetter que de ce soucier de ce monstre. Il courait, Danny, il s'enfonçait, ou il se rapprochait de la sortie, il n'en savait rien, mais il avançait sans cesse et ne se retournait pas. Son cœur, ses poumons, ses jambes, tout en lui voulait s'arrêter, mais sa tête, elle, lui disait de continuer, alors il continuait. Si le Bourreau le rattrapait ? Il n'en savait rien. S'il l'avait même repéré ? Il ne le savait pas. Mais il rôdait au moins, et c'était une raison suffisante pour ne pas traîner.

Et Lew était devant lui. Sans prévenir, voilà qu'il voyait son frère, son petit frère, celui qui était sans conteste la plus grande partie de lui. Son âme, elle était partie en même temps que le cadet, et l'avait rejoint de suite après son décès, et elle n'était plus jamais revenue. Alors, devant lui, il voyait son âme, il voyait son cœur, il voyait sa raison de vivre, il voyait sa chair, il voyait Lew. Un Lew qu'il n'aurait jamais pu imaginer, sans conteste. Un Lew émacié, plus fort, aussi, peut-être. Un Lew parcouru de quelques blessures et de quelques cicatrices, un Lew bien différent de celui qu'il avait pu connaître. Mais un Lew quand même. Forcément, Danny s'était arrêté, et le temps avec lui. Peut-être le Bourreau, aussi, et peut-être la terre entière, ce monde avec, et tout n'était devenu plus qu'une photographie bien désolante de deux êtres fragilisés, si proches l'un de l'autre, mais si loin, si loin, un fossé les séparant. Qui était-il, cet homme, si ce n'était Lew ? Mais si ça n'était plus lui, s'il en avait que l'apparence mais ne partageait rien de commun avec l'homme vivant, si ce n'était quelques souvenirs désagréables ? Connaissait-il encore Danny, le reconnaissait-il, ou n'était-il plus qu'un spectre, un fantôme dépourvu d'âme coincé dans un monde bien trop noir pour un enfant maladif ?
Et puis, le cœur de Danny lui avait fait un mal de chien. Il grimaça. D'un coup, il était reparti. Un battement, trop fort, suivi d'un deuxième, et de toute une série, des battements qui le cognaient et le faisaient souffrir, car son cœur, à cet instant, Danny l'aurait juré, il tentait tout ce qu'il pouvait pour s'échapper de la cage thoracique dans laquelle il était prisonnier.

Mais il fallait réagir. Ils étaient en danger, tous les deux, les frères, les Weaver, coincés dans un endroit qu'ils n'auraient jamais dû fréquenter, aucun des deux. Danny avait donc marché, de plus en plus rapidement, à la limite de courir, vers celui qui avait été, fût un temps, la personne qui régissait sa vie. « Il faut pas rester ici. Barre-toi. » Peut-être aurait-il dû dire bonjour, peut-être pas. Le temps n'était plus aux formules de politesse. Son ton s'était fait impérieux, sans appel. Le temps n'était pas non plus à l'émotion. Pour l'instant, la seule chose qui comptait, c'était fuir, ne pas poser de questions. Danny était déjà resté bien trop longtemps inactif, à contempler le nouveau visage de Lew. Alors, même si sa tête devait en être pleine, celui-ci n'avait pas à se laisser envahir par ses interrogations, c'était encore bien trop tôt. Pour le moment, Danny balaya toute émotion en lui. Pas maintenant, pas maintenant, il ne fallait pas lui céder maintenant. Danny l'avait trouvée, sa raison.
C'était Lew, sa raison.
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Lew Weaver
Lew Weaver

❝ la mort imprévue fait partie de la vie, il faut bien l'accepter ❞

✢ DENTS PERDUES : 1031
☩ CERVELLES GAGNÉES : 4134
✢ ARRIVÉ AU PAYS LE : 06/05/2014
✢ PSEUDO : RUTLEDGE ASYLUM.
✢ AVATAR : aaronjohnson.
✢ CREDITS : heyjude.
✢ AGE DU PERSONNAGE : il avait 25 ans, et pour toujours, il aura 25 ans.
✢ JE SUIS : alice, la gosse.
✢ DANS TES POCHES : ☩ (x4) bombes lapin-fumées ☩ (x1) corde ☩ (x2) potions miniatures ☩ (x1) filet électrique
✢ TA VIE : 100/100
✢ ANCIEN METIER : il venait de sortir de la fac, voulait faire sa propre boîte. L'a pas eu le temps, le karma a pas joué en sa faveur.
✢ LOCALISATION : sûrement... sûrement, pft, qu'est-ce qu'il en sait au final. En compagnie de Marley, ça c'est sûr, où exactement telle est la question.
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BANG. BANG.

Save myself? From death? is that it? Is that why I've come here? I'm not afraid to die. Times I've welcomed death!


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✢ JE EST UN AUTRE : nopenope.
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MessageSujet: Re: memory comes when memory's old ► LEW   memory comes when memory's old ► LEW EmptyDim 29 Juin - 13:08


   
   
   


I want to mix our blood
And put it in the ground

L
e château est dégoûtant, le labyrinthe ils arrivent pas à en sortir et la bouffe se décide pas à venir. Le souffle saccadé, c'est une carcasse de carte possédée que Lew s'amuse à regarder. Il saurait pas dire pourquoi, mais un élan de fierté lui traverse l'esprit, encore un coup sur la mort, à nouveau la vie qui arrive à ressurgir - ou du moins un semblant. Passant une main sur sa nuque, il inspire longuement en levant les yeux au ciel. Pourquoi est-ce qu'ils ont voulu explorer plus ? Pourquoi ils ont voulu bouger de leur endroit ? Parce que Marley est curieuse, parce qu'à trop rester posé sur une seule parcelle de terre on arrive jamais à bouger. Elle doit avoir raison, ou peut-être pas, qu'est-ce qu'il en sait ? De toute manière, son avis reste le même. Voir l'énorme bâtisse de la reine sanglante de loin lui suffisait amplement, jusqu'à ce qu'ils s'enfoncent dans le labyrinthe sans aucune fin et surtout rien n'a joué en la faveur de l'un ou de l'autre. Son arme commence à puer la ferraille, laisse tomber des morceaux de chair en un vieux son semblable à un chewing-gum écrasé. Un quotidien qu'il n'arrive pas encore spécialement à accepter, une seconde chance qu'il croit rater. Lui qui n'est pas croyant, qui n'a de foi ni dans le paradis, ni dans l'enfer, il commence à regretter presque amèrement de n'avoir jamais été un cul béni. Lew sature, pourtant pas plus que son estomac qui au fil des jours - ou des mois ? - commence à sérieusement rétrécir, déjà qu'avant il était pas franchement énorme, ce régime spécial fin du monde - ou plutôt nouvel univers - n'arrive pas lui réussir. On arrive à se contenter de pommes au début, on fait même son difficile, puis progressivement on en vient à avaler des restes, des bouts qui inspirent pas confiance, quand il le fait il s'dit qu'il préfère tomber malade plutôt que de claquer une seconde fois. Personne l'aura cette fois-ci, pas même ce chaos dans lequel il déambule. Le plus triste dans tout ça, c'est qu'il a déjà eu l'honneur, la joie et le dégoût de croiser un type dévorant son partenaire, il a préféré se tirer avant de vomir sur son dos ou même pire, de se faire gober à son tour. Déjà qu'avant le monde tournait pas forcément rond, maintenant il a décidé de tout faire en arrière. Plus de règles, plus de bon sens, y'a que le mot survie qui compte et ses cicatrices en témoignent, systématiquement il vient à en poser une main non loin de sa mâchoire. La toute première qu'il a eue en arrivant dans ce beau pays des merveilles, certainement pas la dernière et pourtant la pire. Grimaçant à l'idée de la douleur qu'il avait pu ressentir, ce n'est rien par rapport aux souffrances qui lui viennent directement de la tête. Une balle. Une seule. Un foutu objet a suffi à le faire passer dans l'autre monde. Pinçant sa lèvre inférieure, Lew secoue sa tête et se retourne. Merde. Marley est plus là. Ses prunelles s'écarquillent, c'est pas comme s'il commençait à avoir l'habitude de ses escapades solitaires mais p'tête pas totalement, chaque fois il doit se casser la tête à la chercher avec comme tableau final une blondie dans une situation plus que foireuse. Elle a le chic c'est tout, il sait pas d'où ça lui vient, si même elle le fait exprès - faudra qu'il lui demande un jour. Traînant avec lassitude son cheval bâton sa main libre se glisse dans la poche de son jean troué. Il ressemble plus à rien. Peut-être à un sans abri à la rigueur, et encore, même eux ils manquent pas forcément de matos pour éviter les regards honteux.
C'est moche.
Moche de s'obliger à vivre parce qu'on a peur de mourir.

Les haies sont trop hautes, les murs sont trop durs pour pouvoir être brisés, même les branches pourries menacent de se jeter sur lui sans aucun ménagement. C'est pas pourtant Lew qui s'est décidé à penser ça, c'est son inconscient qui à force de voir l'horreur, a fini par lui dire de faire attention à tout, de ne pas accorder sa confiance à n'importe qui. Ah, le cerveau humain quelle belle machine propice à l'auto-destruction, si bon dans ses possibilités, si géant dans sa capacité à faire ressentir les émotions. Une sorte de bombe à l'état pur. Les regrets l'envahissent souvent, tout comme la rage qui vient lui éclater le peu de coeur qui lui reste, l'amertume qu'il a dans la gorge n'arrive pas à s'en aller et le sommeil lui manque terriblement. Même l'ignorance n'a pas voulu lui faire un cadeau, tout ce qu'il souhaite c'est oublier et cette chose à un prix. Il devrait très certainement se frapper la tête contre un mur jusqu'à ce que le morceau de matière grise qui contient ses souvenirs se fasse la malle, ou encore il pourrait essayer de se reprogrammer, de s'inventer une vie qu'il n'a jamais eue, d'idéaliser sa mort qui lui fait plus de mal qu'autre chose. « Chier. » Qu'il marmonne dans sa barbe de plusieurs jours, tout en regardant de gauche à droite, de droite à gauche. Il va jamais s'en sortir. Alors quoi ? C'est ça le grand final et la blague la plus grosse de ce pays douteux ? On crève dans un foutu labyrinthe à l'image de l'esprit timbré d'une gosse ? Roulant des yeux, il n'a même plus la force de s'énerver, pas pour ce coup, pas pour si peu. Son énergie il doit la canaliser tout juste pour qu'il ne s'évanouisse pas comme le dernier des idiots. Sauf que Lew il a beau s'dire ça, ça se passe jamais comme il le veut. Des tremblements au loin qui ne signifient rien de bien bon, les cartes zombies - c'est comme ça qu'il aime à les appeler -, ne font pas autant de bruit, bien au contraire, plus vicelardes elles sortent de terre pour vous mordre le mollet. C'est plus gros, plus méchant, digne de l'ancienne souveraine qui à ce qu'on raconte n'avait aucune pitié à couper des têtes. C'qui fait qu'il a mieux compris les têtes empalées sur des piques à certains tournants de ce casse-tête chinois. « Il faut pas rester ici. Barre-toi. » Et y'a cette voix, cette fameuse voix qu'il pensait jamais entendre, si ce n'est dans ses cauchemars les plus profonds. Il a tout juste le temps de se retourner que le temps lui a foutu une claque en pleine figure. Ses yeux menaçant de sortir de leurs orbites, son estomac se tord d'un seul coup et le bruit de son coeur qui se casse retenti dans ses oreilles. Danny, du sang, des larmes, bravo mon gars t'as tout gagné. Une course contre la montre, ou plutôt s'échapper de l'énorme chose qui veut la tête de Danny. Merde. Merde. Ses jambes suivent la cadence sans réfléchir, tout se mélange dans son esprit si bien qu'il ne pense qu'à sauver ses fesses. Un vieux son s'échappe du labyrinthe, semblable à une voix plaintive qui cherche de quoi remplir son gosier de muscles frais. Putain, ça fait mal. Bordel, ils vont où à sprinter comme ça dans les couloirs sinueux du labyrinthe rouge ? Ils vont finir par quoi ? Il faut une cachette rien de plus, se jeter sous un caillou, derrière un buisson. Mais, y'a que dalle ici, pas même une statue à l'effigie de la dictatrice qui vivait ici. Chapeau mon frère, tu m'as assassiné une fois, tu veux le refaire une deuxième ? J'vais finir par croire que ça te fait du bien. Le bruit de la faux qui frôle les dalles de ciment au sol se fait entendre, elles se rapprochent toujours plus, comme si filer était inutile et qu'ils traversaient un escalier sans aucune fin. L'arme qu'il se coltine n'aide pas forcément, l'abandonner lui a déjà traversé l'esprit mais et après ? Il ferait quoi sans ? Certainement rien, il pourrait se jeter du haut d'une falaise le résultat serait le même. Sans défense pas d'existence. Ils s'éloignent progressivement, jusqu'à ce qu'un cul-de-sac dévoré par la verdure fasse son apparition, ça paraît pas si mal comme cachette. Lew laisse même pas l'temps à Danny de réfléchir qu'il l'attrape par le bas de sa main libre et s'enfonce dans les buissons morts. C'est pas la cachette du siècle, c'est pourtant mieux que rien. « Putain d'merde, t'as la mort qui t'colle aux basques ou comment ça s'passe ?! » Un murmure tout juste perceptible, un premier reproche. Lew se rend pas encore compte de la situation, que là il est juste à côté de son meurtrier, celui qui a foutu littéralement ses rêves en l'air, le type qu'a décidé un jour qu'il allait mourir. Serrant avec conviction son arme, ça se rapproche. Pourvu qu'il voit rien, pourvu qu'il voit rien. Le monstre passe devant eux, c'est une carte avec plus de trois mètres de haut, tenant une faux aussi tranchante qu'émoussée, des dents pointues lui sortent de la gueule, ses yeux sont vides. Là-dedans pas d'âme, juste une envie irrépressible d'obéir aux voeux de sa maîtresse. Qu'on lui coupe la tête. Son coeur éclate, explose, s'échappe de son propre corps pour venir se rétamer sur le sol. Non pas maintenant, pas avec Danny à côté. Pas tout de suite. Dégage, dégage, dégage, allez, dégage. Depuis qu'il est ici, c'est la première fois que Lew se surprend à prier, envers qui ? Il saurait pas le dire, peut-être un quelconque Dieu, une intervention divine, voire même sa compagne de route qui doit s'être elle aussi bien cachée. Et le bourreau au bout de quelques minutes vient à disparaître, il s'enfonce dans ses propres ténèbres pour trouver d'autres proies. La pression retombe, il ravale son envie de hurler, plus rien ne lui passe dans la tête. Il relâche son cheval bâton, laisse tomber ses mains sur le sol visqueux, fixe ses doigts sans aucune raison particulière. « Bordel, bordel. BORDEL. » C'est qu'il a eu bien peur, l'effroi le pousse à gueuler plus que voulu, ce que pense son frère maintenant il s'en cire du plus haut qu'il y arrive. Il a plus rien à lui dire. Soupirant, ses paupières se ferment alors qu'un rire nerveux, mélangé à la fatigue lui échappe. « Tu viens m'pourrir même dans l'repos éternel, hein ? » Déglutissant, son corps commence à trembler témoignant d'un manque de tout. De sociabilité, de nourriture, d'une bonne sieste, même de boulot. Et là, là Lew se rend compte. C'est même pas une blague, Danny est là juste à côté de lui. Justice a été faite dans le monde des vivants ? Ce doit être ça ou quelque chose y ressemblant, ses sourcils se froncent. Lew se rend compte. Lew se rend trop compte. Un. Deux. Trois. Le poing s'est écrasé sur la figure de son aîné. Lew a cessé de culpabiliser, Lew a cessé de lui offrir tout ce qu'il avait en lui. Lew Weaver est seul, l'a toujours été finalement sauf qu'y'aura toujours le fantôme de Danny pour lui rappeler que tout a été vrai. C'est faux.
L'a suffi d'un coup de feu pour qu'il se casse.
Mes félicitations, tu as touché le fond.
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Danny Weaver
Danny Weaver

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✢ TA VIE : 54/100
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MessageSujet: Re: memory comes when memory's old ► LEW   memory comes when memory's old ► LEW EmptyDim 29 Juin - 22:01


uncover our heads and reveal our souls

C
et intervalle, ce court espace-temps dans lequel Danny avait plongé les yeux fermés en voyant Lew, et bien il avait été suffisant pour envenimer la situation. Le Bourreau, toujours le Bourreau, toujours cette satané bête qui ne laissait de répit à personne. Quelle foutue idée d'être venu ici, vraiment, quelle idée sordide, c'était, en somme, presque comme un deuxième suicide. Alors, aux côtés de Lew, il avait fallu courir, courir encore et ne pas se retourner, jamais, courir jusqu'à ce que les jambes se décrochent du reste du corps, courir et faire abstraction de l'envie de vomir, des poumons qui suffoquaient et des douleurs habituelles, courir jusqu'à ce que la mort vienne les attraper encore une fois dans ses bras bienveillants. Et dire qu'au moment de son suicide, Danny avait cru soulager ses souffrances et apaiser son être entier... Quelle idiotie. Quelle naïveté. Il comptait être tranquille ? Eh bien, il était servi, niveau tranquillité. Oui, les rares fois où personne ne l'embêtait, il crevait la dalle au point de se sentir partir, de temps en temps, jusqu'à, avec l'énergie du désespoir, avaler la moindre chose qui lui passait à portée de main. Et quand la faim ne le tiraillait pas, la fatigue l'emportait. Et quand la fatigue cessait de lui sauter dessus n'importe quand, il se blessait, saignait, dans le coeur, l'âme ou le corps. Mais jamais, jamais il n'était tranquille. C'était bien simple, Danny avait purement et simplement renoncé à cette perspective. Et pourtant, que n'aurait-il pas donné pour revivre un seul jour de son existence précédente ? Parce que là, il avait toujours cette foutue conscience, et même pas une clope. L'enfer. Un enfer qu'il acceptait, car il ne le méritait que trop.
En soi, courir ne le dérangeait pas. Danny avait déjà bien trop entraîné son endurance depuis qu'il avait atterri ici. Et puis, comme il n'avait qu'un parapluie pour se défendre, la fuite s'avérait être parfois une option acceptable, voire même régulièrement. D'autres fois, quand ses nerf menaçaient d'exploser, il tapait, il tapait sur tout ce qui bougeait, éléments de paysage comme sur créatures immondes. Et Danny, quand il mettait un coup, ce n'était pas une petite claque. De ce fait, quand ses phalanges hurlaient trop au répit, éclatées à force de cogner, ensanglantées et infectées car trop sollicitées, il courrait. Il n'avait pas le choix, en somme, de courir, sous peine de mourir. Et mourir, d'accord, mais si c'était pour se retrouver dans un monde plus infernal encore, il n'en était même pas question. Et surtout pas aujourd'hui. Alors, même avec la mort aux trousses, Danny se moquait bien de courir, même avec une carte géante qui s'en prenait à lui. A eux. Simplement, courir avec Lew était une toute autre histoire. Danny l'aurait parié, son cœur battait à une vitesse incroyable, et il était bien incapable de dire celui qu'il craignait le plus. Le Bourreau, ou Lew ? Au moins, le Bourreau était incapable de lui causer le moindre mal psychologique -un coup, et ça en était fini-. Lew, lui, il pouvait le torturer. Il s'agissait, en fait, de fuir un mal pour en retrouver un plus grand encore. Lequel était le plus néfaste pour l'autre, finalement ?

Alors, Lew avait eu probablement ce qui s'apparentait à un réflexe. Il l'avait empoigné et caché avec lui dans une sorte d'amoncellement de buissons, d'où Danny s'était probablement ouvert la peau deux ou trois fois à cause des épines des ronces. Mais ce détail lui importait clairement peu. Là, il était caché. Et il voyait encore au travers des feuilles le Bourreau rôder, rôder et flairer leur décès imminent, sans aucun doute. Danny entendait distinctement son cœur claquer dans sa poitrine, cogner dans tous les sens et appeler à l'aide, ne souhaitant plus rien si ce n'était mourir en paix. Pourtant, il remplissait encore son rôle, probablement plus pour longtemps si Danny continuait ce genre d'escapades. Et sa respiration, quant à elle, il faisait son possible pour la maîtriser et l'empêcher de le faire souffler comme un animal. Il ne se concentrait plus que sur elle, les yeux fermés, essayant tant bien que mal d'oublier le bourreau, d'oublier Lew, d'oublier ce cauchemar, d'oublier la réalité qui l'entourait. Il se focalisait sur la quantité d'air qu'il inhalait, il pensait à la mer et à ses bienfaits, et il se récitait en tête quelques gestes qu'il avait l'habitude de faire sur les bateau. Il se voyait en train de faire un cordage, de bidouiller un moteur, de polir une coque... Il fuyait, intérieurement, il fuyait comme il le pouvait, trop anxieux pour songer à sa condition. Mais Lew chuchota, et Danny ouvrit les yeux, rapidement. Il n'était pas à Plymouth, qu'il n'y compte pas une seule seconde. « Putain d'merde, t'as la mort qui t'colle aux basques ou comment ça s'passe ?! » Danny le regarda en coin. Ouais, ouais, la mort l'aimait bien. La mort se moquait de lui, et lui, il essayait d'en faire de même, sans grand succès. La mort, elle connaissait bien Danny, elle lui avait envoyé deux avertissements avant de s'attaquer à son cas la troisième fois. La mort, elle avait rôdé près de lui comme le Bourreau rôdait actuellement, la mort, elle adorait Danny et aimait le voir pleurer. Elle était comme ça, la mort, elle aimait cet homme trop endurci à cause d'elle. C'était une chienne, la mort, avec certains. Et Danny, que pouvait-il bien répondre ? Dans la bouche de Lew, tout sonnait comme un reproche. Que pouvait-il bien y faire, Danny ? Ce n'était pas lui qui s'était amusé à emmerder le Bourreau pour qu'il le choppe. Cette situation aurait pu arriver à n'importe qui. En plus, il n'avait jamais cherché à embarquer Lew là dedans. Il n'était... Rien de plus qu'un accident de parcours dans ce foutu dédale. Et alors que ces sombres pensées fleurissaient chez Danny, le Bourreau était parti. Parti ? Non, sans aucun doute. Mais il s'était éloigné, c'était déjà ça. Peut-être que sa vision était mauvaise, allez savoir. Ou peut-être qu'il n'était pas capable de flairer grand chose et se fiait à l'ouïe. Toujours était-il que, généreusement, il laissait les deux frères s'expliquer avant de les découper, comme une dernière chance avant une potentielle noire éternité. Et Danny n'avait rien fait, rien dit, se satisfaisant de sentir une pression en moins peser sur lui. Il s'était contenté d'observer son frère en coin, incapable de la moindre action. Réalisait-il seulement ? Probablement pas. Il l'avait vu, desserer l'arme qu'il avait tant agripée, et l'avait vu, les mains posées au sol. Lui, à l'inverse de Lew, il restait interdit. Trop de choses pesaient sur lui, et s'il ne se contrôlait pas, tout allait sortir dans le mauvais ordre et provoquer un capharnaüm monstre. Mais Lew, Lew, lui, il commençait à laisser ses sentiments l'envahir sans trop de retenue. « Bordel, bordel. BORDEL. » Ouais hein ? Quel bordel. Danny détourna le regard. Bordel, bordel, bordel. Bien dit, joli résumé de la situation. Bordel. Non, il ne voulait pas voir son frère comme ça. Lew le détestait, probablement, et l'inverse aurait été bien étonnant. Oui, tout devait se mélanger en lui, il devait prendre conscience qu'il se retrouvait coincé avec son meurtrier, avec celui qui n'avait que trop partagé sa vie. Bordel. « Tu viens m'pourrir même dans l'repos éternel, hein ? » Danny aurait bien voulu répondre quelque chose. Lui dire qu'il ne l'avait jamais voulu, lui dire qu'il pouvait disparaître aussi vite qu'il était réapparu, lui dire qu'il n'était plus rien et plus personne, lui dire de vivre sa vie sans se soucier de lui, lui dire qu'il n'avait qu'à dégager à la seconde, lui dire tant de choses. Mais il n'en eut pas le temps. A peine comptait-il ouvrir la bouche, choisissant ses mots avec soin qu'il sentit une douleur de plomb engourdir sa mâchoire, il sentit son oreille siffler, sa lèvre se fendre et ses tempes lui faire un mal de chien. Merde, mais Lew venait de le frapper, nom de dieu, Lew venait de lui en coller une. Danny avait alors lentement porté la main à son visage, et il vit un peu de sang sur ses doigts. Du sang qui venait soit de sa tempe, de son arcade, de sa lèvre, il n'en savait rien et s'en moquait complètement. Son souffle s'était coupé, de stupeur, de culpabilité, aussi, et de peur, de peur de n'importe quoi. Danny avait l'habitude de prendre des coups, et en soi, la douleur n'était pas un problème. Mais un coup de Lew, ça, c'était une première, et c'était ce détail qui provoquait en lui des salves d'horreur et de mal. En tant normal, même, Danny lui en aurait remise une. Sauf que les temps n'étaient pas normaux, et s'ils l'avaient été, jamais l'un n'aurait frappé l'autre. Danny, qui fixait sa main ensanglantée, fixa ensuite Lew, Lew et son visage émacié, bien plus cadavérique qu'il n'aurait dû l'être. « Vas-y. Recommence. J't'attends. Fais-toi plaisir, j't'en prie, j'te dois bien ça. » Son regard s'était probablement nettement assombri, et son ton sonnait comme un ton de défi. Allez, frappe-moi encore, je mérite bien ça, j't'ai flingué après tout. Allez, fais pas ta fiotte, cogne, va, ça te fera du bien, salopard. « Balance tout ce que t'as à me balancer, maintenant, j't'écoute, casse-toi si tu veux, hurle, cogne encore si ça te chante, je suis là et j'bouge pas. » Stoïque, Danny était resté droit, et on aurait presque pu voir une once de sourire sur son visage meurtri. Ce n'était pas simplement de la provocation, à ce stade des choses, même si ça pouvait en avoir la forme et l'apparence. Non, c'était bien plus que de la provocation, c'était l'attente d'une sentence qu'il n'avait que trop demandée, une sentence qui n'avait eu de cesse de se faire prier. Bon sang, mais être à côté de Lew, tout de suite, ça lui faisait ressentir tout un tas de sentiments forts et contradictoires. Non, il n'était pas à proprement parler content de le voir. Mais non, il n'en était pas mécontent non plus. Oui, bien sûr qu'il ne se serait jamais attendu à un accueil chaleureux, le coup était justifié et les propos ou actes qui allaient suivre le seraient également.
Putain Lew. Putain.
C'est ça, maintenant, c'est les coups. Ça fait du bien de te revoir, Lew.
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Lew Weaver
Lew Weaver

❝ la mort imprévue fait partie de la vie, il faut bien l'accepter ❞

✢ DENTS PERDUES : 1031
☩ CERVELLES GAGNÉES : 4134
✢ ARRIVÉ AU PAYS LE : 06/05/2014
✢ PSEUDO : RUTLEDGE ASYLUM.
✢ AVATAR : aaronjohnson.
✢ CREDITS : heyjude.
✢ AGE DU PERSONNAGE : il avait 25 ans, et pour toujours, il aura 25 ans.
✢ JE SUIS : alice, la gosse.
✢ DANS TES POCHES : ☩ (x4) bombes lapin-fumées ☩ (x1) corde ☩ (x2) potions miniatures ☩ (x1) filet électrique
✢ TA VIE : 100/100
✢ ANCIEN METIER : il venait de sortir de la fac, voulait faire sa propre boîte. L'a pas eu le temps, le karma a pas joué en sa faveur.
✢ LOCALISATION : sûrement... sûrement, pft, qu'est-ce qu'il en sait au final. En compagnie de Marley, ça c'est sûr, où exactement telle est la question.
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BANG. BANG.

Save myself? From death? is that it? Is that why I've come here? I'm not afraid to die. Times I've welcomed death!


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✢ JE EST UN AUTRE : nopenope.
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MessageSujet: Re: memory comes when memory's old ► LEW   memory comes when memory's old ► LEW EmptyMar 8 Juil - 15:40







I want to mix our blood
And put it in the ground

I
l doit perdre la boule, ne plus avoir de raison, être tellement perdu dans ses souvenirs qu'ils se matérialisent. C'est ce qu'il se dit durant un instant le Lew, après tout, comme le grand Danny Weaver pourrait se retrouver ici ? Lui qu'avait une existence si tranquille, il aurait pu repartir à Plymouth bosser avec son amour de toujours la mer, laisser le fantôme du cadet dans un coin de sa tête pour mieux l'écraser à coup de mauvaise foi. Il se butte, se force à vouloir y croire. Le poing lui, il est pas faux, ses muscles qui tirent ses doigts ne mentent clairement pas, il est pas encore tombé assez bas pour pouvoir dire que ses fantômes reviennent lui faire du mal directement. Danny est face à lui, l'autre est complètement bêta, mélangé entre la rage, la tristesse quelque part il est certainement soulagé parce qu'il a subit le même sort que lui. Bien fait pour lui ? Il pourrait en rire, se dire qu'il y a une justice dans le si joli monde des vivants, y'en a jamais eu. Deux possibilités, soit son aîné a provoqué sa propre mort, soit c'était purement, simplement un accident aussi douteux que de se prendre un poteau en pleine figure. Lew vient même à se surprendre à imaginer la manière dont il a passé l'arme à gauche, il espère qu'il a souffert, qu'il en a bavé autant que lui quand la balle a pénétré son crâne pour ressortir de l'autre côté, emmenant par la même occasion un bon morceau de cervelle. Du sang, du sang partout, s'il a pas pu le voir, il a eu le temps de se demander la gueule qu'il avait au moment où il s'est effondré, ça devait être moche, si bien que Danny a rien pu faire contre les tâches qui se sont éclatées sur le mur, le sol, s'incrustant dans le tapis même où il a rendu son dernier souffle. Y repenser ça lui refile un frisson, même une petite douleur entre les deux yeux, le plus désolant c'est que ça lui arrive souvent. Quand il essaie de dormir, même quand il se tape une course-poursuite, d'un coup ça lui vient, une sorte de douleur fantôme lui rappelant amèrement qu'il est dans les entrailles de l'enfer, qu'il ne pourra jamais en sortir. Un mal pour un bien, l'empêchant d'espérer pour peu - l'optimiste, ou le plus doux poison après le fameux amour transcendant, ceux qui arrivent à voir le bien dans le mal sont un peu cinglés, c'est aussi une très belle manière de se laminer de l'intérieur, en ayant de belles pensées. Au départ il espérait, maintenant il lui reste plus qu'à subir. Il en a bouffé des monstres le Lew, des tas de pétroles à gueules de poupées, le bourreau, même un machin tout poilu connu sous le nom de bandersnatch. Ils étaient pas les pires, parce que le plus monstrueux se trouve devant lui, saignant à peine à cause de la violence de son interlocuteur. L'adrénaline mélangée à la panique ne donne jamais un beau résultat, ça peut entraîner vers l'hystérie purement et simplement, ou alors pousser à commettre de grandes erreurs. Les membres du cadet tremblent, demandent la paix si bien méritée qu'on a jamais voulu lui offrir. « Vas-y. Recommence. J't'attends. Fais-toi plaisir, j't'en prie, j'te dois bien ça. » Pourriture. Il cherche la galère là où il n'y a qu'un besoin de faire ressortir la colère, il a donc cette belle capacité à faire d'une petite bête un bien grand dragon. Son coeur frappe douloureusement contre sa peau, cherchant un moyen de filer pour se cacher, laissant derrière lui une carcasse sans utilité. Son coeur souffre, son coeur pisse la rancoeur. Briseur de vie, assassin, meurtrier, malade. Il n'en répond rien, ne préfère rien dire, laissant son inspiration profonde causer à sa place. Les mots suffisent pas généralement à tout avouer, s'ils peuvent soigner des plaies internes, l'extérieur est tout autre. Dire pardon ce serait comme lui arracher la langue, lui faire bouffer ses dents une par une, un supplice que le jeune Weaver n'est pas encore capable de s'imposer. Alors quoi ? Ils se retrouvent et se serrent avec compassion ? Trop facile. Dans les vieux films ça se passe comme ça, on tire un trait sur les filouteries, les bêtises du vieux copain, même ses pires saloperies parce qu'il est et restera ce bon pote qui ne pourra jamais être remplacé. Même en amour, c'est la même chose, on trompe, on insulte, on revient toujours et ça se termine bien. Un happy ending insufflé par la classe Américaine qui ne laisse personne de marbre, la réalité pourtant, elle pue le désespoir. « Balance tout ce que t'as à me balancer, maintenant, j't'écoute, casse-toi si tu veux, hurle, cogne encore si ça te chante, je suis là et j'bouge pas. » L'un rattrape jamais l'autre, quand ils étaient plus petits et qu'ils se prenaient la tête, ça virait au drame. Des objets volaient, ça hurlait jusqu'au bout de la rue, même leur mère n'arrivait pas à les séparer, puis c'qui se passait c'est qu'ils se causaient plus. Un jour, deux jours, trois jours, le record a été d'une grosse semaine assez complexe du côté de Lew rongé par la culpabilité. Qui a raison ? Personne, pas même Danny. Ils ont tout faux sur la ligne parce qu'ils partagent un sang similaire, s'arrachent les cheveux pour des principes, ils sont butés, comme un Weaver doit l'être dans toute sa splendeur.

Enfoiré. Crevure. Des injures qu'il se répète inlassablement, si bien qu'elles cognent contre les parois de son crâne à l'instar d'une chanson ridicule inventée par le plus grand idiot de la planète. Ses poings se serrent encore une fois, il pourrait frapper jusqu'à lui exploser le nez, tabasser jusqu'à ce qu'il devienne méconnaissable, arranger jusqu'à ce qu'il fasse un collier avec ses quenottes. Il n'en est rien. C'est trop tard. Lew s'est déjà jeté sur son frère, le faisant tomber sur le dos. Dorénavant à califourchon sur son corps blessé c'est presque avec inconscience qu'il en vient à détailler ses traits. Rien n'a changé, si ce n'est qu'il a l'air encore plus brisé qu'avant. Ce doit être de famille de finir dans des cas très peu probables, ils doivent avoir un karma au-dessus de leurs têtes qui veut leur prouver que si la vie nous donne, elle peut aussi reprendre. Sa vision se brouille d'un seul coup, l'émotion grimpe jusqu'à sa tête, faisant vibrer sa gorge. Ses mains se sont posé sur son cou, cherchant un exutoire, une manière de soigner le mal par le mal. Pas le truc à faire, s'il ose l'étouffer il sera aussi pitoyable que son aîné qui a tiré sur lui. Il s'en tape comme jamais parce que de toute manière, tout est trop bordélique en lui pour qu'il puisse s'offrir le bénéfice du doute. Une pression à peine palpable, assez conséquente pour qu'il puisse sentir le coeur de son frère battre contre sa peau. Irrégulier, totalement insensé, si Danny est plus de ce monde, pourquoi ça s'entête à vouloir exister à l'intérieur, hein ? Il comprend pas, fronce les sourcils pour pouvoir admirer sa propre connerie jusqu'à ce qu'il percute une chaîne, elle est quelconque, ne signifie rien, quant au pendentif qui est au bout, ça lui ravive une chaleur tout au fond du ventre. Bague en argent gravée à l'effigie de la passion de celui qu'était son modèle jadis, Lew se souvient de la galère qu'il a eu pour la payer, du temps qu'il a passé à bosser pour un maudit porte-bonheur. Lew, mais... Ah t'es vraiment con toi. Ses doigts emprisonnent un peu plus ce contour fait de peau, sa voix rocailleuse l'arrête dans son élan, d'un coup il relâche tout. « Enfoiré. J'DEVRAIS TE R'FROIDIR. » Plus besoin de se cacher derrière du faux, le vrai revient toujours au galop. Le visage de Lew dégouline, il le sent, toute la douleur il la laisse passer à travers sa tête qui a pris un sale coup à cause de tout ce chaos. Danny il a pas été là pour l'aider, ni le protéger, au contraire il a fait que l'enfoncer et ça l'massacre à l'idée que les promesses ont été vaines. « Pourquoi ? » Murmure qu'il s'offre, les doutes qu'il a condensés en un gros miasme dégoûtant, les voilà qui sortent enfin. Libération, condamnation, aucun terme ne pourrait exactement lui convenir. Il pige pas, pige plus, se sent revenir une vingtaine d'années en arrière quand il lui demandait pourquoi c'était gluant les méduses, pourquoi la mer était si profonde, pourquoi l'eau devenait folle parfois. « Pourquoi toi ? » Il aurait préféré qu'il embauche quelqu'un, se faire saigner par un cambrioleur, peu importe au final, il n'aurait pas eu la même sensation. Moins torturé et fatigué par ce monde, il aurait été plus touché de ne plus pouvoir revenir plutôt que de se demander le pourquoi du comment. On s'demande souvent l'utilité de la vie, à quoi ça sert d'agir comme ci ou comme ça. Lew, il s'demande juste pourquoi il a fallut que ce soit lui qui le fasse tomber ici. Les circonstances auraient été autres, il se serait jeté dans ses bras en chouinant qu'il lui avait manqué, il lui aurait dit que maintenant ils allaient se battre ensemble contre le pays des merveilles. Jamais. Si Lew doit s'battre, c'est seul contre ses démons.
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Danny Weaver
Danny Weaver

❝ la mort imprévue fait partie de la vie, il faut bien l'accepter ❞

✢ DENTS PERDUES : 1174
☩ CERVELLES GAGNÉES : 3696
✢ ARRIVÉ AU PAYS LE : 06/05/2014
✢ PSEUDO : radioactive fish
✢ AVATAR : heath ledger
✢ CREDITS : sugar slaughter, wild hunger
✢ AGE DU PERSONNAGE : vingt huit ans, vingt-huit, joli nombre s'il s'en faut, vie trop courte s'il en est
✢ JE SUIS : une chenille avec une chicha, paye les conseils et fumée gratos
✢ DANS TES POCHES : couverture en plumes de jubjubs, lanterne lucioles (encore 15), potions répare-tout (6), somnicakes (6), et un fragment d'une dent du morse dont les propriétés lui sont encore inconnues -elle a au moins le mérite d'être un peu classe-
✢ TA VIE : 54/100
✢ ANCIEN METIER : barman, l'ironie de l'alcoolisme
✢ LOCALISATION : crypte de la chenille, tant qu'à faire, à ruminer dans un coin, ou pourquoi pas à la rivière sanglot, c'est selon l'humeur
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If heaven has any plagues beyond what I can drum up, let it wait until your sins are piled high and then hurl them down on you, you destroyer of a whole world of peace ! May conscience eat away at your soul constantly. May you suspect your true friends of being traitors and take the worst traitors as your closest friends. May you never sleep a wink except to dream of a hell full of ugly devils.
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MessageSujet: Re: memory comes when memory's old ► LEW   memory comes when memory's old ► LEW EmptyVen 25 Juil - 15:27


uncover our heads and reveal our souls



P
ersonne, à première vue, sans doute, n’aurait pu dire ce qui unissait les deux Weaver à cet instant. A ce moment là, ils devaient ressembler à tout sauf à des frères. L’un avait tué l’autre, et l’autre, pour commencer les retrouvailles, lui décochait une droite digne de ce nom. Si la haine avait eu un visage, Danny l’aurait parié, elle aurait pris à cet instant les traits de Lew, un visage qui n’aurait purement et simplement pas dû se retrouver ici, et ne jamais connaître cette expression, surtout pas à l’égard de l’aîné avec lequel il avait tant partagé. Oui, quelque part, c’était comme s’ils étaient redevenus des étrangers l’un pour l’autre. Ils ne se connaissaient plus, finalement. Lew n’aurait jamais songé mourir de la main de Danny, et Danny, de son côté, n’aurait jamais songé que Lew puisse cacher au monde entier une information qui aurait pu tous les mettre en danger. Mais ils devenaient plus que des étrangers, ils devenaient des ennemis, certainement, et parfois, tous les jours, Danny se demandait s’il n’aurait pas préféré, de une, être à la place de Lew, et de deux, être définitivement mort, balancé dans une fosse commune et oublié pour l’éternité, plutôt que d’être coincé ici. Au moins, si Lew était ici, ça voulait bien dire que lui non plus, il n’avait pas eu accès à un au-delà meilleur, un paradis ou Danny ne savait pas comment l’appeler, et qu’ainsi, c’était bien la preuve que de son vivant, son frère non plus n’avait pas eu rien à se reprocher. Ils étaient deux, coincés ici dans la même merde et pour l’éternité, coincés dans un monde hostile faute d’avoir été suffisamment bons pour accéder à un paradis, l’un comme l’autre. Et la suite, la suite ? Danny ne voulait même pas y penser. Lew allait sans doute continuer à le haïr du fond de ses tripes jusqu’à ce que l’un des deux clamse le premier, faute d’avoir pu manger correctement ou à cause d’une bestiole qui allait les saigner à mort. Pendant, peut-être, une infinité de temps encore, ils allaient s’ignorer, se frapper, se maudire, et une fois seuls, pleurer, regretter, tenter de panser les blessures du corps et de l’âme. En perspective, la mort de Danny suivait parfaitement le prolongement de sa vie ; une succession de mélancolie, de nostalgie et d’efforts pour songer à autre chose. Si seulement, si seulement il était mort avec sa boîte d’antidépresseurs dans la poche et pas dans le sang, les choses auraient pu être un peu plus faciles, et de sa journée, il aurait compté les cachets, les répartissant avec soin sur une ligne temporelle infinie, il les aurait conservé pour les moments plus rudes, et aurait gardé la boîte près de son cœur jusqu’à ce qu’elle soit complètement épuisée, vide de tout soulagement temporaire.

Et puis, sans qu’il s’y attende vraiment, Lew lui avait sauté dessus et l’avait empoigné à la gorge. Oh, bien sûr, il avait été conscient que Lew n’allait pas s’arrêter à un simple coup de poing, ça aurait été bien trop rapide et bien trop simple. Mais, mais qu’il se jette sur lui comme ça, et qu’il tente, de quoi, de l’étrangler ? Peut-être pas, peut-être pas une telle violence. Mais après tout, elle n’était que méritée. Alors, Danny avait senti quelques vertèbres craquer dans son dos lors de l’impact sur le sol, impact qui avait soulevé un nuage de poussière éparse. Et le pire, le pire, ce n’était pas son dos, ce n’était pas qu’il sente sa respiration se couper, ce n’était pas même pas le geste de Lew en lui-même. C’était la haine qu’il percevait dans ses yeux, le pire. Son regard lui filait la gerbe, lui filait des frissons, mais pas une seule seconde il n’avait songé à l’éviter. Dignité ? Fierté ? Autant de mots qui ne lui passaient même pas par la tête. Ses yeux, bon sang, il lui semblait que ça faisait une éternité qu’il ne les avait pas vus. Et même dans ses pires cauchemars, il n’aurait pas pu inventer un tel regard. Se débattre, dégager Lew, il n’y pensait pas non plus. Il se contentait, de, si l’on peut dire, vivre le moment présent, laisser Lew s’amuser un peu avant d’en faire autant. Vas-y, fais le, t’en meurs d’envie, ce sera mieux pour tout le monde, épargne-toi ça, épargne-toi de me supporter encore, refroidis-moi, c’est de bonne guerre, Lew. T’ATTENDS QUOI, PUTAIN ? MAIS FAIS-LE ! Dans la tête de Danny, un cri. Autant qu’il aille jusqu’au bout, vu comment les événements tournaient. Presque, même, il aurait pu l’implorer d’aller au bout, lui dire de ne pas s’arrêter en chemin, de poursuivre son geste jusqu’à la fin. C’était naturel, pour peu, et Danny aurait parié qu’à sa place, il aurait réagi de la même façon. Et, alors que sur le dos, il suffoquait, que l’air devenait difficile à inhaler, plus rien. Plus aucune pression, plus de douleur, plus rien. Encore mort ? Non, Lew avait lâché prise. Lew… Lew n’avait pas eu le courage de le tuer. Lew avait eu le courage de ne pas le tuer. « Enfoiré. J'DEVRAIS TE R'FROIDIR. » Danny inspira et expira longuement, tentant de retrouver un semblant de souffle, tenant d’oxygéner son cerveau du mieux qu’il pouvait. Se redressant sur ses coudes, regardant un point sur le côté qui n’était pas Lew, un point au sol, il avait toussé, il avait toussé comme jamais, une main devant la bouche, comme pour prévenir du fait que, peut-être, ses poumons allaient s’extirper de son corps meurtri. Et il ferma les yeux, un court instant, juste histoire d’être sûr qu’il ne s’agissait pas d’un mauvais rêve, que la situation était bien réelle, aussi réelle que Lew. Mais fais le, bordel, refroidis-moi, allez. Pourquoi ne le faisait-il pas ? Oui, Danny aurait souhaité lui dire de ne pas se gêner, après tout, ce n’était pas comme s’il avait encore une quelconque raison de vivre ici. Il était seul, crevait la dalle, tout le monde semblait à peu près vouloir le voir crever, alors, à quoi bon ? Peut-être qu’une seconde mort, de la main de Lew, aurait été bénéfique à tout le monde. Comme ça, ça ferait un partout, les compteurs seraient remis à zéro, et dans le prochain monde, s’il existait, ils pourraient faire table rase et recommencer à être des frères, parce que dans ce pays-ci, cette hypothèse semblait plus compromise que n’importe quoi. C’était chimérique, un simple rêve, rien de plus, rien qui pourrait jamais aboutir. Et, même si, par le plus grand des hasards, la situation allait en s’améliorant, Danny savait que dans le fond, il y aurait toujours de la rancœur, éternellement.

« Pourquoi ? » A ce moment, Danny regarda son frère, ou ce qu’il en restait. Pourquoi, hein, pourquoi ? C’était la question qu’il s’était posée pendant des semaines, et encore aujourd’hui. Pourquoi, comment, comment en avaient-ils pu en arriver là ? Tout semblait si idyllique, si parfait, et soudainement, tout s’était détruit, tout avait volé en éclats dans une violence incroyable. Pourquoi ? Danny avait cherché la réponse, mais voilà, la réponse, elle faisait mal. La vérité faisait mal. Ils étaient tous les trois morts, de causes différentes, morts, et pour quelle raison, si ce n’était la faute de leurs sentiments respectifs et d’un égoïsme sans pareil ? « Pourquoi toi ? » La colère avait cédé le pas à la tristesse, peut-être, ou à ce qui y ressemblait. Et la voix de Lew, bon sang, elle lui faisait tellement mal, tellement. Dans la tête de Danny, tout revenait en masse. Des souvenirs, des pensées, des sentiments, mais surtout ce soir bien particulier, ce soir où Lew avait passé l’arme à gauche. Ce soir où Danny avait eu trop vite fait d’appuyer sur une gâchette, ce soir qui avait ruiné tellement de vies, tout ça grâce à lui.
Et toi, pourquoi, hein ?
Lentement, Danny se redressa, se massant les poignets, les tempes, les épaules, tout ce qui était douloureux. Bon sang, il aurait presque envie de pleurer. Mais pas cette fois, pas aujourd’hui, pas alors que Lew croyait encore être la victime d’un sale enfoiré de frère indigne bon qu’à ruiner des vies. Il ne comprenait rien, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’avait vécu Danny. Il ne savait rien, et il jugeait. Alors, d’un coup, rapidement, alors qu’il avait presque semblé paisible jusque là, il avait empoigné son frère par le col, et lui avait à son tour décroché une bonne droite, sans retenir sa force ou quoi que ce soit. Non, il y avait trop de choses en lui, trop de choses qui s’étaient accumulées, trop pour toutes les contenir, et le poing était parti, presque tout seul, pour faire comprendre à Lew qu’il n’était pas seul à souffrir comme il semblait le penser, trop aveuglé par sa haine. Danny pouvait lui montrer des choses, aussi, des cicatrices, des plaies qui ne s’étaient jamais refermées, mais Lew, il n’aurait jamais voulu l’entendre. « Arrête de penser que t’es la victime, Lew. » Oh, il aurait bien aimé hurler, Danny, hurler sur le monde entier et sur son frère, mais il se contenait, il contenait encore sa voix, il parlait en serrant les dents, en détachant bien les syllabes comme s'il s'était agi d'une menace. Elle tremblait, à coup sûr, sa voix, elle chevrotait, elle criait à l’aide, elle menaçait d’exploser à tout moment. Et sans lui laisser le temps de répondre, Danny lui asséna un deuxième coup, au même endroit. « ON PARLE DU POURQUOI, HEIN, C’EST-CE QUE TU VEUX ? » Il s’emportait, il s’écroulait, il tremblait de tous les membres, il menaçait de tomber, comme au moment du soir fatidique, il implosait. Et il criait, par-dessus tout, il criait, la colère pouvait l’emporter sur lui aussi. Il en devenait excessif, il le savait, mais il avait toujours eu un tempérament à se laisser emporter. Il était seul, et colérique, depuis toujours. Il n’avait toutefois pas lâché Lew, et pour la dernière fois, lui en décrocha une. Trois poings, trois coups, trois droites, c’était suffisant pour l’instant. Alors, il avait repoussé Lew, relâchant son col, comme pour le jeter un peu plus loin. « POURQUOI TU M’AS RIEN DIT ? HEIN ? POURQUOI LEW ? » Il s’était reculé, presque apeuré, presque honteux de ce qu’il venait faire, et avait fait quelques pas, tentant de ravaler sa colère, essayant de la surmonter, sans succès. Il s’était passé les mains tremblantes sur le visage, avait rageusement craché au sol de la salive mêlée à du sang et avait refait face à Lew. « SI T’AVAIS OUVERT TA GUEULE ON SERAIT PAS LA, PUTAIN, ON SERAIT ENCORE A LONDRES ET PAS DANS CE MERDIER. » Même sa bouche tremblait. Il en avait trop sur le cœur, et trop de rancune à l’égard de Lew aussi. Lui aussi, il était une victime, et pourtant, il était le salaud de l’histoire, alors que, bon dieu, jamais il n’avait eu la moindre mauvaise attention. « Tu voulais quoi, jouer les héros ? Espèce de foutu salopard, t’as aucune idée de ce que j’ai vécu, aucune, tu comprends ? Tu… Tu crois que t’es le seul à plaindre, tu crois que t’as le monopole de la souffrance ou quoi ? Ouvre les yeux, Lew, ouvre les yeux, traite-moi de ce que tu veux, dans ta tête c’est moi le responsable, mais tu sais quoi ? Tu l’es tout autant que moi. » En quelques instants, probablement, Danny avait parlé plus que depuis qu’il était arrivé ici. Pour la première fois depuis longtemps, enfin, même si la situation était loin d’être agréable, il se sentait presque… Libéré, libéré de ces pensées qui ne l’avaient que trop tourmenté. Et bordel, ce qu’il aurait aimé lui dire qu’il était désolé. Mais pas maintenant, non, pas maintenant. A son tour, il sentait les larmes lui monter aux yeux. « Espèce d’enflure. » Pour peu, même, il avait manqué de lui dire que Zoe était morte à cause de lui, aussi. Mais ce n’était pas vrai, il le savait. C’était de leur faute à tous, et pas exclusivement à Lew, ni même à Danny. Ils étaient tous coupables, tous, et dans le monde des vivants, tout le monde s'était voilé la face, faisant fi des non-dits. T’es autant coupable que moi, Lew, arrête de t’en cacher, t’es coupable, t’es coupable, j’suis pas le seul, toi aussi t’as des responsabilités, et j’aurais aimé être à ta place, tu sais, parce que toi, t’as pas vu ce que moi j’ai vu. Toi, t’as pas dû couvrir ton cadavre, voir celui de Zoe et tenter de vivre, non, toi t’es mort le premier, et tu sais quoi ? Je t’envie pour ça.
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