conte-nous ta mort ☩   Là, pour le coup, on peut dire que Vayne a fait dans l’extravagance et pour cause, sa curiosité la poussé à espionner certains de ses collègues de cirques... Le hic, c'est qu'elle a trouvé judicieux de se cacher... derrière la cage des tigres. Une porte mal fermée, un hamburger pas encore terminé, et voilà que la belle se retrouve dans un autre monde et pas celui qu'elle espérait. Ben oui, elle se voyait déjà en enfer, à pouvoir fumer n'importe où sans se faire emmerder, mais non, à la place, elle a atterri dans un pays pseudogothique avec des lapins qui chantent et des chats qui parlent... On peut fumer dans le château de la reine de cœur?...

  que penses-tu du pays des merveilles actuel ? ☩ Cool. C'est le mot qui vient à l'esprit de Vayne lorsqu'elle pense à ce qui se passe dans ce doux monde. Il faut dire que la routine et la vie quotidienne, sans embuche ni surprise, ça n'a jamais été son fort, elle en était arrivée à provoquer des problèmes juste pour s'amuser un peu. Alors, vous imaginez bien qu'un endroit comme celui-ci, perdu entre le chaos et les ténèbres, dans lequel il faut se battre pour survivre, c'est simplement l'idéal pour la belle. Et puis tant qu'elle peut fumer son tabac au "chocolat", rien ne la dérange.

  et sinon, tu dois bien avoir un endroit préféré en ce lieu, non ? ☩ La crypte de la chenille, sans hésitation. Malgré son caractère enfantin, la belle aime vraiment se retrouver seule, penser, rêver, réfléchir, sans personne pour venir la parasité ou l'ennuyer avec ses problèmes sans intérêt. Égoïste? Non, mais il y a un temps pour s'écouter et un temps pour écouter les autres, ce dernier est simplement plus court chez Vayne. Et puis, c'est l'un des lieux les plus propices pour fumer ses clopes au "chocolat" ...

   ☩ Elle fume beaucoup, des "cigarettes au chocolat" comme elle dit lorsqu'on lui demande... Inutile d'entrer dans les détails. ☩ Elle adore le lait à la fraise et ne boit presque que ça, inutile de lui proposer du thé, du café ou autre étrangeté du même genre, ce sera forcément non. ☩ Elle espionne tout le temps les autres, elle aime tout savoir et avoir réponse à tout, elle déteste qu'on lui cache des choses alors qu'elle-même ne parle jamais de ses petits secrets. ☩ Elle dessine depuis l'âge de six ans, elle a donc un talent certain pour tout ce qui est artistique, elle a tendance à dessiner les personnes qu'elle croise... à les caricaturer surtout... ☩ Elle bug souvent. Elle ne répondra pas à une question par exemple, pas parce qu'elle n'a pas envie, simplement parce que son cerveau c'est branché sur totalement autre chose, elle n'aura donc nullement entendu ce que vous lui dite. Des silences pesants dont elle n'a pas toujours conscience, étant donné qu'elle reprend souvent le cours de la conversation comme si de rien n'était lorsque ça arrive. Elle bug aussi sur des choses plutôt sans intérêt pour le commun des mortels, une fleur, une pierre, un nuage, une porte, bref, son esprit semble câblé sur un genre de compréhension inconnu de l'espèce humaine. ☩ Sauver la veuve et l'orphelin, ce n'est pas son truc, elle ressentira une espèce de tristesse à les laisser tomber, mais ne sacrifiera pas sa vie pour eux. Elle est un peu égocentrique ou trop pragmatique pour prendre le risque de perdre à nouveau sa vie stupidement, ou pas courageuse, qui sait, en tout cas, si vous avez besoin d'un rein... ne l’appelez pas. ☩ Malgré un côté très enfantin, Vayne est plus sage qu'il n'y parait, elle comprend et aborde les choses un peu différemment des autres, c'est son caractère, elle adorait jouer les clowns tristes par exemple, car elle se considérait comme une tête de Turc nécessaire au bien-être de beaucoup de personnes, ça ne la gênait donc pas d'être la cible de tous. Elle se moque de voir quelqu'un qu'elle aime s'énerver contre elle, elle a même tendance à le rechercher, car elle sait que la colère peut apaiser. Oui, finalement, elle a un côté plutôt altruiste, tout du moins, tant que sa vie et son intégrité physique ne sont pas mises en danger. ☩ Elle dit toujours ce qu'elle pense, ce n'est pas un toc, ce n'est pas une maladie, elle le fait juste parce qu'elle en a envie. Si quelque chose ou quelqu'un l'embête, elle le dira, peu importe qu'elle aime ou non cette personne, si elle vous trouve mal habillé, idiot, arrogant, sans charme ou que sais-je encore, elle le dira, naturellement et sans une once de méchanceté... ce qui rend la chose encore plus cruelle au final... ☩ Tant qu'on n’insulte pas son intelligence, la demoiselle se moque de tout ce qu'on lui fait, elle est d'un je-m'en-foutisme particulièrement agaçant. ☩ Physiquement, elle se déteste, et envie souvent les autres femmes, je dirais même qu'elle les jalouse, elle n'a pas honte de dire qu'elle ne s'aime pas, pour elle c'est un fait, même si elle cache derrière un humour noir son manque de confiance en son apparence. Par contre, psychologiquement, elle s'aime bien.  

C

haque naissance arrive accompagnée de son lot de surprises, on a beau prévoir, anticiper, personne ne sait vraiment quand , où et presque comment un enfant viendra au monde. Ce ne fut pas différent pour Elias Tullype, jeune adolescente en manque d'affection qui ne trouva rien de mieux que de tomber enceinte pour attirer l'attention, elle aimait être le centre de tout, être la numéro un, la première a avoir un enfant, la première à faire enrager ses parents, tant que les regards étaient tournés vers elle, rien n'avait plus grande importance. Elle n'était ni effrayée, ni inquiète par cette grossesse, en réalité, elle se moquait de savoir comment elle allait vivre, tant qu'à cet instant, elle restait la star incontournable de sa classe, celle de qui on parle dans les couloirs, que se soit en bien ou en mal. Même la douleur n'était rien à ses yeux, elle la ressentait, comme tout à chacun, toutefois, le résultat escompté était là : Elias Tulllype était devenu la petite rebelle de son village hongrois, la petite dont tout le monde parle, celle qui fait honte, qui force l'admiration ou la tristesse. « C'est pas si grave, je m'en sortirais » c'est ce qu'elle répondait lorsqu'un malheureux prenait la peine de s'interroger sur son avenir, être mère c'est instinctif après tout, c'est dans les gênes non? Alors, pourquoi s'en faire. Elle y a cru, encore et encore, des années durant, malgré un accouchement trop tôt arrivé, des parents moins concilient qu'elle ne l'aurait imaginé et surtout une solitude à laquelle elle n'était pas préparée. Même lorsque Vayne arriva entre ses bras endoloris, la belle ne pensa à rien d'autre qu'aux ragots dont elle allait être l'héroïne, aux histoires qu'elle raconterait une fois tout ça terminé sans parler de....

HOP HOP HOP, STOP. Qui s'intéresse vraiment à la naissance des autres? Je veux dire, quand on rencontre une personne on va pas lui demander « Au fait, ta mère elle a accouché où? Elle l'a bien vécu son évacuation brutale et sanglante? » Tout le monde s'en fout, moi la première. Je n'ai jamais voulu connaître les détails de ce jour, même si ma chère et tendre génitrice aimait la raconter à tout le monde, comme s’il s'agissait d'une aventure extraordinaire, d'ailleurs, j'ai remarqué qu'au fil du temps certains détails changeaient. Naissance pluvieuse, naissance enneigée, naissance dans le Noir éclairé à la bougie, je crois qu'à un moment, elle-même s'est perdue dans ses mensonges. Et puis, comme je l'ai dit, on s'en moque de savoir où je suis née et comment, à la rigueur raconter ma conception serait plus excitant, mais franchement, les accouchements, c'est partout pareil, que ça se passe dans un hôpital, sur un canapé ou même dans une porcherie, ça change rien au fait que c'est dégueulasse. C'est surement pour ça que j'ai jamais voulu d'enfant, j'adore les gamins, de loin, dans le noir, chez les autres, toutefois, franchement, en avoir un, tout sacrifier pour lui, dans l'espoir de le voir m'abandonner dix-huit ans plus tard, non-merci, c'est pas mon kiffe. Passons tout de suite aux choses intéressantes, aux trucs qui donnent vraiment du piquant à l'histoire d'une vie. Mon enfance par exemple, je l'ai passé dans un cirque, ma mère jouait les assistantes de magicien, seul moyen de subvenir à nos besoins, enfin aux siens, ce qui ne m'a pas dérangée soit dit entre nous. Vivre dans un cirque, y'a pire. Je dormais parfois avec un singe, ou je donnais à manger à des tigres, ironique quand on sait qu'à la fin c'est moi qu'ils ont bouffée... Enfin bref, j'ai bien aimé mon enfance, malgré une ignorance maternelle évidente, j'étais heureuse, je m'amusais d'un rien et puis, j'adorais observer le monde de ma caravane, espionner les spectateurs et évidemment tous ceux qui travaillaient avec nous. C'était plutôt intéressant. Je suppose que j'étais curieuse de tout parce que je cherchais un sens à ma vie ou une connerie comme ça... ou alors j'étais juste chiante et je m'ennuyais... Ouais, ça doit être ça. Au final, si je devais retenir une chose de mon enfance, ce serait qu'elle aurait pu être pire.... ou mieux?...

A

rrête de jouer avec ça... » Toujours aussi curieuse, Vayne ne pouvait s'empêcher de fouiller dans les affaires des autres, elle était devenue la petite terreur du cirque, celle qui sait tout, même ce qu'une adolescente de son âge ne devrait pas savoir. Qui couche avec qui, qui trahit qui, qui vole quoi, rien ne lui échappait et tout le monde le savait bien. Quand on avait besoin de savoir quelque chose, c'est vers cette petite tête brune qu'on se tournait, désireux d'entendre ses informations et ses sages conseils, car malgré son âge, il est vrai qu'elle était déjà un petit bout de femme apte à trouver les réponses qu'on ne veut pas toujours entendre. Observatrice, elle vivait davantage sa vie à travers les erreurs des autres, plutôt qu'en les provoquant elle-même, non, notre demoiselle était bien trop orgueilleuse pour accepter de se tromper, alors elle préférait voir les autres faire afin de s'instruire et de ne pas recommencer ou plutôt de ne pas commencer quoi que ce soit.

« Va te préparer, tu vas encore être en retard... » Chaque soir c'était la même rengaine, c'était même devenue un peu une partie de son spectacle, arriver à la bourre, en plein milieu du show, avec son maquillage triste, prêt à lancer des pics sanglants aux autres clowns, jusqu'à finalement finir entarter sous les rires des spectateurs. Elle aimait ça, être l'exutoire de tant de monde. On a tous besoin de haïr quelque chose, de se défouler sur quelqu'un, pour évacuer un trop-plein d'émotions néfastes, et Vayni' avait bien accepté son rôle, pas par dépit ou par manque de courage, simplement par envie, et peut-être parce qu'elle était assez imbu d'elle-même pour se rendre compte de la bravoure de son acte... ce qui, au fond, le rendait beaucoup moins courageux et brillant non? Difficile à dire. En tout cas, la belle adorait son job, cette vie de vagabond, sans attache, ni véritable responsabilité, chaque semaine apportait son lot de surprises, dans une nouvelle ville, avec de nouvelles personnes à espionner, de nouvelles vies dont elle s'imprégnait plus qu'elle ne l'admettait. Éponge en herbe, elle vivait par procuration, ce qui est plus que la majorité des gens, alors pourquoi s'en plaindre.

Je m'insurge, je m'appelle pas Bob L'Éponge. Alors oui, d'accord, j'ai toujours eu une envie maladive d'espionner les autres, mais c'est juste que j'ai toujours apprécié tout savoir, avoir réponse à tout et ne pas me retrouver la bouche en forme de O devant une quelconque question existentielle. Et puis j'ai quand même vécu tout un tas de choses par moi-même... Vraiment plein. Je me suis droguée toute seule par exemple, je savais que c'était mal, que c'était de la merde et tout le tralala, mais je l'ai fait en connaissance de cause et ça, c'est mieux que beaucoup de petit toxico que se plonge la tête la première juste pour oublier que maman est une absente notoire et papa une garce, ou l'inverse. J'ai aussi eu tout un tas de relations amoureuses plus ou moins longue... Moins que plus c'est vrai, cela étant, j'ai toujours rompu avant que l'autre ne le fasse, résultat, j'ai toujours mieux vécu tout ça que toutes les autres femmes de cette foutue planète, et sans mon côté sponge bob et ben j'aurais jamais appris à reconnaître les signes avant-coureurs d'une relation qui part en cacahuète. Combien de personnes passent leur vie à essayer de comprendre où ils ont merdé? Combien de femmes enchainent les relations sans lendemain parce qu'elles sont incapables de reconnaître les enf**rés? On passe plus de la moitié de notre vie à réfléchir au pourquoi du comment, à regretter ce qu'on a dit ou se qu'on a pas dit, la moitié, c'est long, c'est trop, moi au moins, j'ai tout appris simplement en observant les autres faire, en comprenant leurs erreurs afin de ne pas les répéter, résultat, j'ai perdu beaucoup moins de temps. C'est vrai que du coup maintenant je suis morte, alors je ne suis pas sûre que ça ait été vraiment si utile que ça, enfin tant pis, ma non-expérience-direct m'est aussi utile ici que quand j'étais vivante. 1-0 pour moi. The set et match, la balle au centre.

J

'ai rien fait. Parce que je vis dans un cirque c'est forcément moi qui ai volé le vélo de ce type? Je sais même pas en faire. » Faux... Enfin en ce qui concerne le fait qu'elle n'ait rien volé, pour ce qui est de ne pas savoir faire du vélo, ça, c'est vrai, Vayne n'a jamais voulu apprendre, elle a vu trop gamins s'écorcher et s'égratigner à essayer, elle a préféré s'abstenir de toutes cicatrices encombrantes tout ça pour savoir rouler plutôt que marcher. « On vous a vu roder autour du vélo.. » Laissant échapper un soupir, la belle arborait son visage si … je-m'en-foutiste. Il faut dire que maintenant âgé de vingt-deux ans, notre aventurière était rodée en ce qui concerne les visites impromptues de la police. Quand on vit une vie itinérante, on a tendance à être catalogué comme voleur-pédophile-mangeur-d'oursons, tout le monde le savait bien et personnes ne s'inquiétait de ce qui était en train de se passer, même si peu d'entre eux ignorait que oui, elle était bien coupable du crime dont on l'accusait. Voler n'était en général pas l'un de ses passe-temps favoris, toutefois, depuis la mort de sa mère elle s'était trouvé une passion dans cet exercice. Des bijoux, des bonbons, des cigarettes ou des vélos, elle prenait se dont elle avait envie, se souciant guerre des conséquences, souvent minimes vu le talent de sa petite famille pour cacher les crimes. Oui bon, pour le coup, c'est vrai, dans ce cirque, il n'y avait pas que des innocents, tous arboraient un sourire angélique alors que la majorité vivait dans l'illégalité la plus complète. Trafic de faux papiers, trafics de drogues de temps en temps, Vayne voyait de tout depuis sa petite caravane, se servant de temps à autres pour s'amuser, sans pour autant s'y impliquer, elle n'était que spectatrice, un rôle qui lui collait à la peau, même quand elle ne le désirait pas vraiment.

« Je crois qu'il faut qu'on parle... » Observant les flics s'en aller, bredouille, comme d'habitude, Vayne eut un sourire avant de lâcher un de ses pics cinglants. « Je te l'ai déjà dit, on couchera pas ensemble, t'es comme un frère pour moi... ou un cousin... très éloigné... par alliance. » Elle savait exactement de quoi il voulait parler, il essayait depuis trop longtemps pour qu'elle ne l'ait pas remarqué. La mort de sa mère avait bouleversé la vie du cirque et la sienne aussi. Bien sûr trop orgueilleuse, elle ne l'admettait pas, car après tout, ce n'est pas comme si elles avaient eu une vraie relation mère-fille, ni même une quelconque relation amicale. Elles se parlaient à peine, échangeant quelques banalités par-ci par-là, la brunette l'aidait financièrement, très souvent, cela étant, jamais elle se tournait vers sa génitrice lorsqu'elle en avait besoin, ce n'était ni un réflexe ni une envie chez elle. Alors pourquoi se sentir si heurté par cette perte? Peut-être simplement parce qu'elle était sa mère et quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, une mère, on en a qu'une. « 'Faut que tu arrêtes de faire ça, un jour ou l'autre ils vont t'avoir et ils remonteront jusqu'à nous tous... Je sais que la mort de ta mère a été un choc, et d'après Doug... » Doug, ancien psychologue, c'est ce qu'il racontait en tout cas, maintenant, il n'était qu'un clown cascadeur par très habiles avec les couteaux et trop porté sur la boisson, le stéréotype du gars qui a tout perdu et qui pense pouvoir aider le monde avec ses conseils à la con. « Doug? Tu écoutes Doug maintenant... Rien que son prénom n’est pas crédible, aucun super héros ne s'appelle Doug... C'est comme si Batman s'appeler Jean-Paul... Ça ne marche vraiment pas. » Comme toujours lorsqu'on essayait de l'analyser, Vayne s'occupait à autre chose, sa caravane était d'un propre presque chirurgical et pourtant, elle s’affairait à ranger tout et n'importe quoi, simplement pour ne pas regarder son ami d'enfance lui lancer ses quatre vérités, lui dire tout ce qu'elle ne voulait pas entendre. Finalement, vivre par procuration ne l'avait pas rendue si inhumaine et antipathique qu'on aurait pu le penser. « Tu voles pour combler un vide... Et tu pourras pas continuer encore longtemps... Tu nous mets tous en danger... Si tu t'arrêtes pas... tu pourras pas rester... » Sur ses mots miss Tullype se stoppa, jetant un regard des plus glaciales à son vis-à-vis, je crois que c'est surtout le sourire narquois qu'elle affichait qui rendait le tout très... effrayant. Peu expansive, il était très difficile de la comprendre, de la jauger, de lire entre les lignes de ses gestes routiniers, il fut donc assez surpris de pouvoir enfin lire quelque chose de concret sur son visage d'ordinaire si renfermé. « Et qui va me mettre dehors? Toi? Doug? … Je ne partirais que quand je l'aurais décidé... On ne me vire pas... Et je n'ai rien à combler, alors arrête tes analyses à la mords-moi-le-noeud … c'est ridicule, j'étais même pas proche de ma mère, qu'est-ce que j'aurais donc à combler? C'était juste... ma mère... » Ses mots étaient sortis plus difficilement que le reste, son visage avait de nouveau changé, pour laisser transparaitre une détresse à laquelle elle n'était pas habituée... Vayne avait pourtant déjà observé tout ça, observer des enfants perdant leur parent, elle se croyait totalement prête à l'assumer, à le vivre, car finalement, elle l'avait déjà vécu par procuration. Malheureusement, le monde n'a jamais fonctionné de cette façon et si observer pouvait suffire à vivre heureux, plus d'une personne s'en contenterait...

Minute émotion. J'avoue, j'ai un peu mal vécu la mort de ma mère, c'est arrivé trop vite et j'avais pas finis de lui dire tout ce que j'avais à dire, j'en était qu'à la moitié de ma liste des choses que je détestais chez elle et de tout ce qu'elle avait foiré dans mon éducation... Alors effectivement, ça m'a un peu fait chier qu'elle parte comme ça, si stupidement... Ce qui est encore une fois ironique, parce que si elle est morte dans un accident de voiture ridicule, moi je me suis fait bouffer par des tigres parce que j'ai pas réussi à terminer mon cheeseburger... Karma is a bitch comme on dit. Enfin, je me suis calmée après ça, je volais moins, ou en tout cas, je m'y prenais mieux et bien sûr j'ai pas été virée du cirque, parce qu'on ne vire pas Vayne Tullype de quoi que ce soit, je décide quand c'est fini... - Tu me fais flipper... - La ferme, j'ai pas fini de raconter ma vie... On continue.

T

'es défoncées c'est ça? » Vayne tenta de répondre un non convainquant, mais rien ne parvint à sortir d'entre ses lèvres, excepté un rire nerveux, si on peut dire, car nerveuse, elle ne l'était plus, pas après avoir sniffer l'équivalent du Rio Grande en quelques heures. La drogue, la fumette, le redbull, la belle ne se refusait rien, n'ayant pour limite que... hé bien en fait, non, des limites elle n'en avait pas, comme toujours « je fais ce que je veux quand je veux » , répétait-elle sans cesse, incapable de suivre les conventions et les règles. Une rebelle? En quelque sorte, disons que les règles de l'un n'ont jamais été les siennes, surtout pas depuis la mort de sa mère, encore elle oui. Si elle ne partageait rien avec elle, son départ l'avait heurté, plus qu'on ne l'imagine, et comme dans chaque situation du genre, le sort c'était acharné sur elle. Rupture amoureuse douloureuse, déception, problème d'argent, rêve inachevé, tout s'était enchainé , trop vite pour qu'elle puisse contrôler quoi que ce soit et c'est au fond surement ça qui la rendait si instable, ne plus rien contrôler, subir sans pouvoir réagir. Vayne a toujours détesté être une victime inconsciente du monde, elle avait cette sensation de contrôler chaque aspect de sa vie, chaque minute de son existence, jusqu'à se rendre compte que finalement, elle n'était pas si différente des autres, qu'elle n'avait ni super pouvoir, ni une chance de cocu. « Tu devrais arrêter pour ce soir... t'es blindé pour un mois là... » De nouveau, la brunette ne laissa échapper aucun son, un rire, des larmes, puis de nouveau un rire, même son corps ne voulait plus lui obéir, comme si elle n'était qu'une marionnette désarticuler entre les mains d'un Karma bien trop cruel. Peut-être payait-elle toutes les erreurs qu'elle avait faites. C'est la question qui jonchait son esprit, alors que de coutume, les erreurs, elle ne les admettait pas, trop intelligente pour ça, trop parfaite pour en faire, après tout n'avait-elle pas étudié l'Homme dans son environnement naturel? Assez pour tout savoir sur tout?

Une gorgée de vin, un nouveau rire, et la voilà seule, dans sa caravane, à regarder un documentaire sur les loutres de Poméranie, cette simple idée lui donna l'envie de pleurer, de tristesse ou simplement honteuse de sa propre déchéance? J'opterais pour la seconde option. Elle ne se reconnaissait plus, elle ne reconnaissait plus le monde idéal qu'elle s'était créé, se monde qui avait tenue pendant plus de vingt ans et qui, du jour au lendemain, à cause d'une femme qu'elle n'affectionnait guerre, s'était écroulé, brutalement, sans prévenir. Comment avait-elle pu en arriver là? Sa mère était l'un des piliers de son univers, l'un des piliers qu'elle ne prenait plus la peine de consolider, trop imbu d'elle-même pour admettre sa dépendance à qui que ce soit, surtout pas à elle, à cette femme qui l'avait ignoré presque toute sa vie, qui n'avait de mot tendre pour elle que lorsqu'elle attendait quelque chose en retour. Pourtant, cette femme, aussi horrible fût-elle, était celle qui lui avait donné la vie, elle lui devait tant, trop. Cette vérité la fit de nouveau basculer, trop pour qu'elle puisse se rattraper cette fois-ci. Un autre rail de coke, le rail de trop et le train de son existence décida de faire escale dans un lieu qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait jamais osé visiter : les méandres d'une mort proche.

Pas de commentaire à ta propre histoire là? - Bof, y'a rien de plus à dire. J'ai du faire une overdose se soir là, je me suis retrouvé aux urgences, y'avait un interne plutôt sexy d'ailleurs, je m'en rappelle bien, mais bon, il était du genre à sauver le monde et à vouloir aider les autres pour se sentir mieux, du coup, j'ai juste couché avec lui, c'était même pas un bon coup en plus. - Et pourquoi t'as fait ça? - Coucher avec lui? - Prendre ce rail de trop? - Je sais pas, je me suis dit que je ressentirais vraiment plus rien si je le faisais, je sais pas si j'ai vraiment essayé de me suicider, c'est moche comme termes en plus, se suicider, ça doit vouloir dire un truc bizarre en grec ou en latin, mais ça ne change rien au fait que c'est laid, ça donne pas envie d'y toucher... C'est pour ça que je pense pas que c'était prémédité, ou que j'y songeait depuis longtemps, je crois juste... que je contrôlais plus rien, et que c'est ce rail de coke qui a décidé de s'enfiler dans mes narines, tout seul... - Hum... tout seul... par magie... - Pourquoi pas? On est bien bloqué dans un monde bizarre alors qu'on devrait être mort? Alors, qui sait, peut-être que la magie existe vraiment quelque part... ou peut-être que je suis encore défoncée et que je suis pas vraiment morte... Ouais non, je vais pas commencer à extrapoler, les trucs à la Inception ça me fait mal au crâne.

J

e suppose que le bouquet de fleurs sous-entend une nouvelle qui risque de m'énerver un petit peu? » Le pessimisme légendaire de Vayne semblait de plus en plus exacerbé, ou alors était-elle simplement trop lucide pour ce monde de bisounours en manque d'amphétamine? Peu importe, elle savait qu'il n'était pas là juste pour prendre de ses nouvelles, ni pour lui annoncer leur futur mariage en grande pompe, non, son bouquet de fleurs était bien trop onéreux pour que ce soit une bonne nouvelle. Quand un mec offre un gros bouquet de fleurs à une fille, c'est ce que ce sera le dernier. C'est ce qu'elle répétait, et elle n'avait sans doute qu'à moitié tort, comme toujours. Le « il » au bouquet trop beau pour être vrai n'était autre que son amour du jour, ou plutôt son amour de toujours. La belle n'a jamais aimé se vanter de ses relations amoureuses, simplement parce qu'elle n'en a eu que deux tout au long de sa vie, étrange quand on connait l'animal, et pourtant, elle est de toute évidence plus curieuse qu'infidèle. Lui, il avait été son premier grand amour, bien qu'elle n'aime pas cataloguer les gens de cette façon-là, surtout pas quand ça sous-entend qu'elle a été assez « faible » pour tomber amoureuse. Et pourtant, la belle adolescente du passé dessinait des petits coeurs sur ses cahiers de cours et gloussait à la moindre énonciation du prénom « James » . Elle en était dingue, avec toute la retenue qu'on lui connait, c'est à dire peu. Ils se sont finalement séparé, les études de l'un, les conneries de l'autre, pour se retrouver, quelques mois après le décès de la mère de Vayne et autant dire qu'il tombait à pic. Elle en avait besoin, besoin de quelqu'un à qui se raccrochait, malheureusement elle n'a pas fait les choses correctement, elle s'est montrée envahissante, trop jalouse, incapable de réellement lui faire confiance, trop effrayée à l'idée de le perdre et la voilà aujourd'hui, dans un hôpital, à humer un bouquet de fleurs qui n'augure rien de bon. « Je tiens beaucoup à toi... tu es quelqu'un de bien, tu as... beaucoup de qualités... et tu mérites d'être heureuse, sincèrement, mais... » « … Quelqu'un m'a appris que tout ce qui se trouvait avant un mais ne comptait jamais... Je crois que je l'ai entendu dans Games of Thrones... » Elle jouait les durs, elle lançait des blagues, mais à chacun de ses mots sont coeurs se serrait malgré le sourire qu'elle affichait. Montrer ses faiblesses? Jamais, pas maintenant. «  … Mais je pense pas qu'on soit fait l'un pour l'autre... On doit juste continuer notre vie... chacun de notre côté... tu sais... » James continuait son discours, enchainait les réponses toutes faites, les phrases qu'on entend dans les films, le genre de truc débile qu'on ne sort jamais naturellement, qu'on prépare murement avant de les balancer, comme si ça pouvait faire moins mal. Vayni' souriait, encore et toujours, même si elle semblait assez agacée par son monologue, blasé plutôt, elle savait où il voulait en venir, elle savait comment ça allait se finir. Se finir, c'est bien le terme qui convenait le mieux à cette situation. « La ferme. Et dégage, ou je vais te faire bouffer ton bouquet, mais pas par la bouche... » Énervée? Vous avez dit énervée? Non, si peu...

J'étais pas énervée en vrai... J'étais juste sous médicament, donc forcément, je me suis peut-être un peu emportée ce jour-là, mais il avait qu'à m’écouter aussi, il a voulu rester, il continuait à blablater, alors oui, peut-être que je l'aie frappé avec son bouquet, ou avec... une chaise, je sais plus trop bien, en tout cas, je suis quasi-persuadée que s’il s'était battue comme un homme au lieu d'essayer de fuir, ben je lui aurais pas ouvert l'arcade et casser cinq dents... - Surement... - Bon, après, peut-être que oui... j'ai un peu mal vécut la séparation, c'était pas le bon moment... Je me suis mise à espionner les gens, encore pire qu'avant, j'ai pas arrêté la drogue, j'en ai même essayé pas mal, et ça m'a conduit à me cacher derrière la cage d'un tigre et à me faire bouffer, tout ça parce que j'ai préféré mon rail à mon hamburger... La vie et ses surprises... Et puis tu sais, quand j'y pense, je suis sûre que si...

llongée sur l'herbe, sous un cerisier, la belle ne semblait qu'à moitié consciente, surprise d'être réveillée par une voix qu'elle ne connaissait que trop bien. Une autre âme en peine, qui était devenue, par la force des choses, une amie bien trop gentille pour ne rien cacher de sordide. Enfin, elle était celle qui gardait la tête sur les épaules, celle qui ne se retrouvait pas à planer comme un phoque sous un arbre, sans se soucier du danger, enivré par la beauté des lieux. « Tu parles encore à ta fleur? » Et oui, constamment à ses côtés, il y avait cette petite fleur rose, bien enterré dans un petit pot multicolore et qui ne la quittait presque jamais, tenant, par chance, pratiquement dans sa main. Mieux qu'un chien, elle n'avait pas besoin de le sortir ou même de le brosser, un petit coup d'eau par-ci par-là et sa meilleure amie silencieuse revivait. Une confidente, voilà ce qu'elle était, Kaisy, sa fleur, en savait plus sur Vayne que quiconque, il faut dire que quand elle se défonçait à « on ne sait pas trop quoi » , la demoiselle partait dans ses délires, racontant sa vie, sans omettre le moindre détail, surement savait-elle, au fond, que son interlocutrice n'était pas capable de rapporter quoi que ce soit. Ça rassure, forcément. Même si , quoi qu'il arrive, Vayne parlait à une fleur, ce qui laissait planer un doute raisonnable sur son état de santé mentale. « Je lui parle pas ok? On discute, s'pas pareil. » La nuance est mince, mais tellement importante lorsqu'on plane à cent lieux au-dessus du monde, ce qui arrivait un peu trop souvent depuis qu'elle avait atterrit dans se monde fantastique.

Elle s'attendait à tout après sa mort, le paradis, l'enfer, le purgatoire, et même finir réincarner dans un chat, l'ironie du destin, toutefois, jamais elle n'aurait penser se retrouver dans un monde tel que celui-ci, perdu entre l'ordre et le chaos, penchant chaque jour davantage vers se dernier, un monde où l'ont lutte pour survivre, où la « mort » est aussi cruelle que banale... Terrifiant dirons certains parfait, dira Vayne. Ici, elle se sent revivre, devoir se battre, chaque jour, au sens propre comme au figuré, rencontrer des gens et des créatures O combien colorés, survivre violemment et surtout observer un nouvel univers où tous les codes qu'elle connaissait ont été remodeler... tout ça, tout est parfait. Pour rien au monde elle ne voudrait retourner à son ancienne vie et si demain, on lui propose de sacrifier sa petite plante pour que ce merveilleux pays continue d'exister tel quel, alors oui, elle le fera et bien pire encore...

  pseudo sur internet ☩ Nemo ou LittleLoki owo prénom ☩    âge ☩ 24 ans owo comment t'es arrivé(e) ici ? ☩ Bazzart powa owo tu penses quoi de tout ça ? ☩ superkalifragilisstiképialidossiosse!    le code ☩ fawny agrees   un dernier mot ? ☩ I love unicorn  
 

Vayne est absolument géniale, je la trouve super sympathique. Le style de ton histoire est très frais, ça change et ça rend la lecture très agréable ce côté récit mais avec tout de même des interventions de Vayne ici et là. Bienvenue chez toi.
P.S : ah et puis le coup du "Ce ne fut pas différent pour Elias Tullype, jeune adolescente en manque d'affection qui ne trouva rien de mieux que de tomber enceinte pour attirer l'attention (...)", ça devrait plaire à notre prêtre national, Elias.

lors comme ça, t'es convaincu(e) que tu peux survivre ici, toi, petit tas de viande ? Vraiment ? Oh, très bien, tu pourras pas dire qu'on t'a pas prévenu, c'est à tes risques et périls de t'aventurer dans cet univers douteux. Qui plus est, tu veux savoir le meilleur ? Tu m'rappelles énormément quelqu'un qui habitait ici, qui appréciait ce monde malgré ses mauvais côtés, on dirait que t'es la chenille, c'est étonnant comme les esprits peuvent se croiser. Quoi qu'il en soit, ces êtres ne sont plus là et c'est bien pour une raison, mourir une fois c'est une chose, claquer une deuxième fois et ici, c'est une autre histoire. Pour commencer, avant de t'offrir le repos du guerrier, tu vas devoir recenser ta face de rat, parce que certes les dieux du forums sont multi-fonctions mais il faut que tu bouges un peu toi aussi ! Ensuite, tu pourras en toute innocence te diriger vers les liens, les rps, c'est toujours plus amusant de butter du monstre à deux, ou plus, non ? Ceci étant fait, tu pourras toujours par extension, te créer une autre âme en peine, parce que plus y'a de fous, plus ça rigole dans les couloirs ! Et pour finir ? Rien, si ce n'est gaffe à ta tête qui peut bien vite tomber. (au cas où tu l'aurais pas remarqué, nous t'offrons 10 points pour ta validation, sicépabo ça ?)

Le staff de WHYDA te souhaite bon amusement, bon RP et bon décès !